Cn. Trebonius

RE, VI A 2, 2282, n° 8 (auteur : Fr. Münzer) et G. Niccolini, FTP, p. 47-48.

Source

Liv., 5, 11, 1.

Notice

Cn. Trebonius fut tribun de la plèbe en 401 dans un collège tribunitien particulièrement agité. En effet, à l’issue des élections, un nombre insuffisant de tribun furent élus et on eut recours à la cooptation. Selon Tite-Live, le but était même, au départ, de coopter deux patriciens mais cela ne put se faire. Cependant, les deux tribuns finalement choisis le furent grâce à l’influence des patriciens sur le collège. Il s’agit de M. Acutius et C. Lacerius. Cette cooptation allait à l’encontre du plebiscitum Trebonium de 448 (55). Comme le souligne Tite-Live, Cn. Trebonius dut penser que son nom lui faisait une obligation de réaction et il critiqua vivement cette cooptation. Pour essayer de détourner l’attention de toute cette affaire, deux autres membres de ce collège, P. Curiatius et M. Metilius poursuivirent en justice deux anciens tribuns consulaires[1].

L’existence de ce tribun a été mise en doute par Ogilvie et Ranouil, mais sans raison véritablement déterminante selon nous puisqu’ils y voient un doublet des événements de 448[2]. Si les deux se ressemblent effectivement, cela ne nous semble pas suffisant et, suivant la RE, il nous parait possible de voir en Cn. Trebonius un fils de L. Trebonius Asper, ce qui est visiblement sous-entendu, d’ailleurs, par le récit de Tite-Live. Dès lors, même si le compte-rendu de l’annalistique sur cette année 401 est douteux, ce tribun fournit un exemple remarquable de tradition politique familiale en acte.

Notes

[1] Voir les notices de P. Curatifs et M. Metilius.

[2] P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 197 et R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 648.