Ti. Antistius

RE, I 2, 2548, n° 21 (auteur : E. Klebs) ; BNP, 1, 788, n° I 10 (auteur : K.-L. Elvers) ; et G. Niccolini, FTP, p. 40.

Sources

CIL I², 1, p. 55 (= CIL, I, p. 465) ; Liv., 4, 42, 1-9 ; Paris, 6, 5, 2 et Val. Max., 6, 5, 2.

Notice

Ti. Antistius fut tribun de la plèbe en 422. Ce personnage nous est assez méconnu même si Tite-Live indique qu’il servit dans l’armée et plus particulièrement dans la cavalerie — comme ses autres collègues mentionnés — signe manifeste qu’il lui prêtait un certain rang social. Nous savons également que, cette même année, quatre tribuns prièrent avec succès leur collègue L. Hortensius de ne pas s’obstiner à poursuivre le consul de l’année précédente, C. Sempronius, qui avait mené une campagne désastreuse contre les Volsques. Or, seuls cinq noms de ce collège tribunitien nous ont été conservés. Nous pouvons supposer que Ti. Antistius était de ceux-là, même s’il ne s’agit que d’une hypothèse puisque, depuis 449, il est certain qu’il y eut toujours dix tribuns élus quand bien même tous leurs noms ne nous sont pas parvenus. Cet épisode est également mentionné par Valère Maxime qui cite uniquement L. Hortensius et pas les quatre autres tribuns de la plèbe.

Par ailleurs, un Ti. Antistius Ti. f. apparaît sur une inscription trouvée sur la voie Appia, au troisième mille, dont la provenance est mal assurée. Par sa forme, elle paraît être du début de l’époque impériale et on s’accorde à voir en elle la rénovation d’une inscription plus ancienne[1]. Sur cette inscription, le nom de Ti. Antistius précède ceux de membres du collège de tribuns militaires à pouvoirs consulaires de 419. Le rapprochement avec Ti. Antistius serait logique mais pose problème car aucune source n’intègre le tribun Ti. Antistius à ce collège de tribun militaire à pouvoirs consulaires. Plus encore, un argument va contre cette hypothèse : dans l’inscription, seul Ti. Antistius voit sa filiation précisée, ce qui conduit à bien séparer ce nom de celui des autres et à conclure que l’Antistius mentionné n’est pas le tribun de 422[2].

Le reste de la carrière de Ti. Antistius ne pose pas de problème particulier et est assez crédible. Ce personnage doit donc être conservé[3] et confirmerait le fait que la famille des Antistii apparut dans la vie politique romaine dès le Ve siècle. Si, dès lors, on accepte l’authenticité d’A. Antistius, tribun de la plèbe en 420, il est à peu près évident qu’ils furent proches parents, et peut-être des frères ou des cousins.

Notes

[1] R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 601.

[2] Cf. volume I p. 323-327.

[3] Son authenticité est d’ailleurs à peu près acceptée, notamment par R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 596 et par P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 198. Voir aussi notre deuxième partie.