Ti. Pontificius

RE, XXII 1, 27-28 (auteur : Fr. Münzer), pas d’article dans la BNP et G. Niccolini, FTP, p. 12.

Sources

D.H., 9, 5, 1 ; Liv., 2, 44, 1 à 6 et Zonar., 7, 17.

Notice

Tiberius Pontificius aurait été tribun de la plèbe en 480[1]. Pendant son tribunat, Ti. Pontificius poursuivit l’action engagée par ses prédécesseurs — Tite-Live indiquant même qu’il chercha expressément à imiter Sp. Licinius — et s’opposa donc à toute levée de troupes dans le but d’obtenir enfin l’application de la loi agraire. Cette nouvelle opposition provoqua bien évidemment la colère des patriciens mais, une fois de plus (et toujours à l’instigation d’Ap. Claudius selon Tite-Live), ils eurent recours à la division du collège tribunitien. Ils usèrent donc de leur influence sur les autres tribuns tant et si bien qu’ils les retournèrent contre leur collègue et l’empêchèrent de poursuivre son obstruction. La levée des troupes put alors avoir lieu[2].

Il est bien évident que ce personnage se place dans une continuité et que l’intérêt de son action réside moins dans ce que nous en savons que dans le constat suivant : elle est l’exacte répétition de celles de C. Maenius et de Sp. Licinius. De 483 à 480, il y eut donc trois années de combats politiques menés à l’identique par des tribuns différents. S’il est évident que de telles répétitions signalent une reconstruction a posteriori (et c’est particulièrement clair à propos du cas de Sp. Licinius) le nom de Ti. Pontificius pose tout de même problème, de même que le fait que cette famille disparaisse complètement par la suite. Il est bien sûr possible de penser à un nom inventé et placé sur ces événements mais on voit mal ce qui aurait motivé un tel choix. Même si on lit dans ce nom un dérivé de pontificium, l’autorité de ce tribun n’était pas si grande qu’elle pût justifier cette décision. L’hypothèse de l’invention pure et simple manque donc sérieusement d’arguments. En fait, il nous semble plus probable que se soit transmis le récit de fortes oppositions entre tribuns et consuls pour l’époque suivant la mort de Sp. Cassius. Toutefois, cette tradition était particulièrement floue et sans noms précis qui lui soient associés. Le récit de ces conflits politiques a donc été réorganisé à la lumière d’événements plus récents et on y a accolé les noms les plus importants (Licinius ou Icilius) et les plus anciens (Pontificius ?) connus pour des tribuns par les annalistes.

Notes

[1] Voir R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 352 qui est particulièrement succinct à son égard.

[2] G. Rotondi, LPPR, p. 195.