T. Genucius

RE, VII 1, 1208, n° 8 (auteur : Fr. Münzer) ; BNP, 5, 766, n° 4 (auteur : K.-L. Elvers) et G. Niccolini, FTP, p. 12.

Sources

D.C., 5, frgt 21, 3 Boissevain ; D.H., 9, 27, 1-2 et Liv., 2, 52, 2-5.

Notice

T. Genucius aurait été tribun de la plèbe en 476 avec Q. Considius mais nous ne savons pratiquement rien de lui. Il mit de nouveau en avant, avec son collègue, la question agraire qui avait été quelque peu oubliée depuis 480 du fait de conflits extérieurs incessants. Par ailleurs, ils mirent tous deux en accusation un des consuls de l’année précédente (T. Menenius) au motif qu’il serait intervenu trop tard pour aider les Fabii retranchés au Crémère, ce qui aurait provoqué leur perte. La conjonction de ces actions laisse supposer que cette mise en accusation correspondait à des motifs moins avouables de pressions politiques sur les sénateurs pour que la question agraire fût réglée. Ce fut un échec puisque si T. Menenius fut condamné à une amende de 2 000 as (il mourut peu de temps après), les dispositions agraires ne furent pas appliquées. Ce récit du premier procès patricien par des tribuns de la plèbe pose d’indéniables problèmes historiques. Ainsi, Ogilvie et Ranouil estiment que ces tribuns et ce procès sont des faux, le second faisant même de Valerius Antias le responsable de l’interpolation du nom de Genucius[1]. En réalité, la possibilité du procès tribunitien d’amende doit être reconsidérée et ce tribun ne peut être si facilement écarté[2].

Notes

[1] R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 369 et P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 99-100.

[2] Cl. Lovisi, « Les origines d’une coutume à Rome : naissance du procès populaire d’amende », dans G. Constable et M. Rouche (éd.), Auctoritas : Mélanges offerts au professeur Olivier Guillot, Paris : PUPS, 2006, p. 45-56.