Sex. Pompilius

RE, XXI 2, 2321, n° 2 (auteur : H. Gundel), pas d’article dans la BNP et G. Niccolini, FTP, p. 41-42.

Source

Liv., 4, 44, 1-10.

Notice

Sex. Pompilius fut tribun de la plèbe en 420. Le nom de ce tribun est problématique car il est mal assuré. En l’état, la version « Pompilius » est possible puisque ce nom existe et est attesté[1]. Les autres noms proposés par les manuscrits sont « Popilius », « Pollius », voire même « Populius ». Ogilvie, qui s’est penché sur ce problème, rappelle à juste titre qu’il existe des Pollii mais qu’il s’agit d’une famille patricienne. Le nom le plus proche serait alors Pullius, également attesté (notamment à Préneste) et qui est souvent confondu avec Pollius. Nous connaissons par ailleurs des Pullii plus tardifs et en particulier un Pullius tribun de la plèbe en 248 qui attaqua P. Claudius Pulcher en justice pour perduellio. Cette graphie a en outre l’avantage d’être facilement compatible avec certaines des leçons proposées par les manuscrits[2]. Cependant, si l’hypothèse est séduisante, il faut noter qu’Ogilvie la formule car elle lui permet de renforcer les similitudes qu’il relève entre les collèges tribunitiens de 422 et de 420 et d’aller dans le sens d’un collège doublet. Il propose ainsi d’identifier Ti. Spurilius et Sex. Pompilius en faisant de Pompilius un Pullius et de Spurilius une déformation de Sp. Pullius. Si ses hypothèses sont intéressantes, il n’apporte aucun élément véritablement décisif en faveur de sa thèse et la modification du nom ne s’impose nullement. À l’inverse, il existe au moins une Pompilia au Ve siècle, la vestale de 483 et la présence d’un autre Pompilius n’est donc pas inenvisageable.

Ce tribun apparaît dans un contexte électoral. Son frère s’était présenté avec le fils d’A. Antistius aux élections pour la questure mais ne fut pas élu (tout comme le fils d’Antistius). Mécontent, Antistius se retourna contre C. Sempronius et deux de ses collègues, M. Canuleius et Sex. Pompilius, le suivirent dans cette démarche. Il semble toutefois assez clair que la personnalité d’Antistius dominait celles, plus effacées, des deux autres. Ces trois tribuns déposèrent ensuite au Sénat une motion sur le partage des terres (74), mesure qu’avait toujours combattue C. Sempronius. Ce dernier fut condamné à 15 000 livres d’amendes. L’historicité de la condamnation de C. Sempronius est contestée par P.-Ch. Ranouil mais Ogilvie l’estimait valable et nous pensons également que cette histoire contient un fond de vérité[3].

Notes

[1] Cf. présentation de la famille.

[2] Sur tout ceci, voir R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 601.

[3] Voir P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 198 ; R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 600-601.