Q. Publilius

RE, XXIII 2, 1911, n° 8 (auteur : W. Hoffmann), pas d’article dans la BNP et G. Niccolini, FTP, p. 54.

Sources

App., Ital., 9 ; D.S., 15, 35, 3 ; Gell., 17, 2, 14 et 17, 21, 24 ; Liv., 6, 19, 5-7 et 6, 20, 1-14 ; Paris, 6, 3, 1a ; Plut., Cam., 36, 2-9 ; Val. Max., 6, 3, 1a ; Vir. ill., 24 et Zonar., 7, 24.

Notice

Q. Publilius fut tribun de la plèbe en 384. Il appartient à une importante famille du début de la République. Avec son collègue M. Menenius, il se serait opposé à la tentative de coup d’État de M. Manlius Capitolinus et l’aurait assigné en justice pour perduellio. Cette affaire est relativement complexe car on se trouve en fait, au travers de nos sources face à trois versions différentes de la mise à mort de Manlius. L’une fait clairement référence à une exécution sommaire, extrajudiciaire, en contexte de sédition. La deuxième évoque un procès duumviral et la troisième une procédure tribunitienne. C’est uniquement dans cette troisième version que Q. Publilius et M. Menenius apparaissent. Il est tout à fait révélateur qu’ils se saisirent eux-mêmes de l’affaire, sans que les sénateurs aient à les solliciter. Par ailleurs, ils seraient à l’origine d’une modification de la procédure. En effet, le procès se serait dans un premier temps tenu sur le Champ de Mars devant des comices centuriates. Mais il fut ensuite interrompu et il reprit hors de Rome, dans un bois sacré et devant ce qui semble bien être des comices par tribus. Il est ici tout à fait significatif qu’un des deux accusateurs soit alors un Publilius si on se rappelle que l’auteur de la loi qui transféra les élections des tribuns de la plèbe aux comices tributes était précisément un Volero Publilius !

Il y a donc ici un récit particulièrement embrouillé mais dont la version tribunitienne présente un certain nombre d’aspects tout à fait déterminants et intéressants : la proximité avec certains patriciens, le rôle joué par Camille, les linéaments d’une politique tribunitienne plus complexe que ce que l’on peut, de prime abord, penser et qui trouva sa conclusion dans le compromis licinio-sextien de 367. Pour autant, l’authenticité de ces tribuns est à peu près inacceptable[1].

Note

[1] Pour plus de détails, se reporter à la notice de M. Menenius et au volume publié, p. 477-482.