Q. Maelius

RE, XIV 1, 244, n° 1 (auteur : Fr. Münzer), BNP, 8, 114, n° 1 (auteur : Chr. Müller) et G. Niccolini, FTP, p. 70-71.

Sources

Cic., off., 3, 109 ; Liv., 9, 8, 13-15 ; 9, 9 et 9, 10, 1-2.

Notice

Q. Maelius fut tribun de la plèbe en 320 en compagnie d’un autre tribun au nom mal attesté : il est appelé L. Livius par Tite-Live, mais Ti. Numicius par Cicéron. Ces personnages sont particulièrement méconnus. Ils apparaissent dans le récit livien au moment du retour à Rome des consuls vaincus aux Fourches Caudines. Ces derniers présentèrent la paix qu’ils avaient conclue avec les Samnites — une sponsio — mais conseillèrent dans le même temps au Sénat de la refuser et de les renvoyer ainsi que les autres otages auprès des Samnites. Les tribuns intervinrent alors et souhaitèrent empêcher ce renvoi car ils s’étaient également engagés dans cette sponsio. Ils furent finalement contraints de l’accepter, de démissionner et furent également renvoyés chez les Samnites. Deux éléments inclinent dans un premier temps à accepter l’authenticité de ce tribun. D’abord, son nom est le mieux attesté et semble donc issu d’une tradition plutôt sûre. Par ailleurs, après ce personnage, les Maelii sombrent dans l’obscurité la plus totale et disparaissent des rouages de l’état[1]. Ces deux éléments peuvent donc pousser à voir dans ce tribun un personnage historique.

Toutefois, deux importants problèmes sont à considérer. D’abord, si l’on accepte la chronologie des guerres samnites proposée par M. Sordi et G. Firpo, la date de ce tribunat doit alors être relevée vers 331-330. Surtout, l’épisode de la défaite des Fourches Caudines avec la transformation de ce qui dut être un foedus classique en une sponsio a été entièrement inventé par l’annalistique à la lueur d’événements postérieurs et, notamment, de l’histoire d’Hostilius Mancinus[2]. De la sorte, nous pensons que la tradition récupéra le nom d’un authentique tribun de cette époque mais qu’elle en transforma entièrement l’histoire pour lui donner cette valeur de précédent.

Notes

[1] Fr. Münzer, Römische Adelsparteien und Adelsfamilien, Stuttgart : J.-B. Metzler, 1920 (utilisé dans la traduction anglaise de Th. Ridley parue sous le titre Roman aristocratic Parties and Families, Baltimore : JHUP, 1999, p. 207) ; P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 194 et les notices de L. Livius et Ti. Numicius.

[2] Voir la notice de L. Livius pour la bibliographie.