Q. Caecilius

RE, III 1, 1189, n° 19 (auteur : Fr. Münzer) ; BNP, 2, 873, n° I 1 (auteur : K.-L. Elvers) et G. Niccolini, FTP, p. 36-37.

Source

Liv., 4, 16, 5.

Notice

Q. Caecilius, personnage fort méconnu, aurait été tribun de la plèbe en 439. Il fut, avec deux de ses collègues, un défenseur de Sp. Maelius. D’après Tite-Live, ce personnage avait acheté des stocks de blé en Étrurie pour en faire des distributions à la plèbe. Ce faisant, il s’en était fait une alliée mais, aux dires du Padouan, aspirait à plus. À la royauté ? Cette ambition est évoquée dans les sources sans qu’il soit facile de préciser si elle relève d’une information authentique ou d’une accusation rhétorique. Toujours est-il que ce Sp. Maelius fut assassiné par le maître de cavalerie C. Servilius Ahala[1]. Nos trois tribuns, qui s’étaient déjà opposés aux honneurs décernés au dénonciateur de Sp. Maelius[2], ne cessèrent alors d’accuser certains patriciens de son assassinat, tout particulièrement L. Minucius et le maître de cavalerie Servilius. Dans l’espoir d’obtenir, via l’élection de plébéiens, leur mise en accusation, ils demandèrent et obtinrent l’élection de tribuns militaires à pouvoirs consulaires au lieu de consuls aux élections suivantes. Aucun plébéien ne fut élu.

L’action de ces tribuns se rapproche d’un épisode plus tardif. En 192, deux tribuns de la plèbe (C. Titinius et M. Titinius) s’opposèrent au triomphe souhaité par L. Cornelius Merula. Notre cas offre un épisode similaire et le rapprochement est d’autant plus tentant qu’un des collègues de Caecilius en 439 s’appelait Sex. Titinius. L’autre était un Iunius, famille qui ne pouvait exister à une période aussi haute mais qui fut importante à la fin de la République[3]. L’historicité de ce tribun est d’autant plus fragile que la figure de Sp. Maelius a tout de l’invention annalistique. E. Pais pensait d’ailleurs l’épisode fictif mais Ogilvie estimait qu’on ne pouvait trancher dans un sens ou dans l’autre[4]. Son authenticité nous paraît peu probable car l’existence de Caecilii à cette époque est très incertaine et parce que les événements auxquels il est lié sont, eux, le fruit évident de réinterprétations plus tardives.

Notes

[1] Voir la notice de Sp. Maelius et celles de Q. Iunius et de Sextus Titinius.

[2] Il s’agit de L. Minucius, voir sa notice.

[3] Cf. Les notices des Iunii.

[4] E. Pais, Ricerche sulla storia e sul diritto pubblico di Roma, Rome : P. Maglione & C. Strini, 3, 1918, p. 201 ; R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 557 et P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 193.