P. Numitorius

RE, XVII 2, 1405, n° 4 (auteur : Fr. Münzer), BNP, 9, 908, n° 2 (auteur : Chr. Müller) et G. Niccolini, FTP, p. 28-32.

Sources

D.H., 11, 28, 7 ; 11, 30 ; 11, 31, 1-2 ; 1, 32, 2-4 ; 11, 33, 3 ; 11, 37, 7 ; 11, 38, 2 et 11, 46, 4-5 ; Liv., 3, 45, 4 à 46, 8 ; 3, 48, 1 à 49, 4 ; 3, 51, 6-11 ; 3, 54, 11-15 ; 3, 57, 4 ; 3, 58, 5 et 3, 58, 7-9.

Notice

Dans la tradition, P. Numitorius[1] est d’abord présenté comme le grand-père maternel ou le grand-oncle de Virginie. Le texte de Tite-Live hésite en effet entre les termes auunculus et auus. En tous les cas, il est lié à la jeune fille par sa mère qui était donc sans doute membre de la famille des Numitorii. Ce dernier point est confirmé par le texte de Denys où elle apparaît sous le nom de Numitoria[2]. Au moment où l’affaire Virginie éclata, il fut, avec L. Icilius — le fiancé de Virginie — le premier à intervenir[3]. Ils obtinrent le report du jugement et envoyèrent immédiatement le frère d’Icilius et le fils de Numitorius prévenir le père de la jeune fille, retenu à l’armée. Après la mort de Virginie, tuée par son propre père afin de lui éviter l’esclavage, ce fut encore P. Numitorius — toujours en compagnie de L. Icilius — qui réagit le plus vigoureusement en attisant la colère du peuple contre les décemvirs et en lançant des appels au rétablissement de la liberté et de la légalité institutionnelle. Ils allèrent plus loin encore en amenant par leur agitation l’armée de Sabine — déjà secouée par l’assassinat de L. Sicinius Dentatus — à la révolte ouverte contre ces mêmes décemvirs. Au travers de ces événements, il est également présenté comme un bon orateur, prompt à convaincre un auditoire.

À la chute des décemvirs, en 449, il fut logiquement élu tribun de la plèbe. Il s’attaqua alors au plus impopulaire des décemvirs après Ap. Claudius, Sp. Oppius. Oppius fut mis en prison après le témoignage accablant d’un soldat et il se suicida avant l’ouverture de son procès[4]. P. Numitorius et son fils disparaissent ensuite de nos sources. Étant lié à un des épisodes les plus importants de cette période — même s’il est aussi l’un des plus retravaillé par l’annalistique — et faisant partie d’une famille de peu d’importance, nous pensons qu’il y a de fortes chances que ce tribun soit authentique.

Notes

[1] R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 382, p. 484 et p. 496.

[2] D.H., 11, 29, 2 ; 11, 30, 1 ; 11, 34, 3-5 et 11, 36, 3.

[3] Pour plus de détail sur l’affaire Virginie et la bibliographie, se reporter à la notice de L. Icilius.

[4] Pour plus de détails sur ce procès, cf. le volume publié.