M. Pomponius

RE, XXI 2, 2327, n° 8 (auteur : H. Gundel), pas d’article dans la BNP et G. Niccolini, FTP, p. 62-63.

Sources

App., Sam., 2 ; Cic., off., 3, 112 ; Liv., 7, 3, 9 ; 7, 4 à 7, 5 ; Paris, 5, 4, 3 et 6, 9, 1 ; Sen., benef., 3, 37, 4 ; Val. Max., 5, 4, 3 et 6, 9, 1 ; Vir. ill., 28 et Zonar., 7, 24.

Notice

M. Pomponius fut tribun de la plèbe en 362. Il appartient à une vieille famille romaine aux origines étrusques dont plusieurs personnages s’étaient déjà illustrés. Si M. Pomponius, tribun de la plèbe en 449 est sans aucun doute une invention de l’annalistique, M. Pomponius tribun militaire en 399 et Q. Pomponius tribun de la plèbe en 395/394 sont très certainement historiques. Il pourrait s’agir d’un de leurs descendants[1].

Le tribunat de ce personnage ne nous est connu qu’au travers d’une de ses actions qui dut assez vite acquérir valeur d’exemplum comme en témoigne son utilisation par Valère Maxime, Sénèque et même par Cicéron. En effet, M. Pomponius attaqua en justice l’ancien dictateur L. Manlius Imperiosus. Les motifs de cette action — au nombre de quatre — sont variés et bien résumés par Broughton[2] : avoir détourné son office de sa fonction première ; être resté en fonction au delà de la durée légale avant d’abdiquer sous la pression des tribuns ; s’être montré d’une excessive sévérité en levant des troupes et avoir maltraité son fils. C’est cette dernière raison qui est la plus souvent mise en avant et qui constitue le support de l’action. En effet, le jeune Manlius avait été relégué par son père à la campagne et était très durement traité. Apprenant l’action intentée contre son géniteur par le tribun, il rentra précipitamment à Rome, réussit à se faire introduire chez M. Pomponius et, par des menaces, le contraignit à jurer de renoncer à ses accusations. C’est bien évidemment le comportement exemplaire du jeune homme et son respect de la piété filiale qui marqua la tradition annalistique. Cela se lit d’ailleurs tout particulièrement dans les recensions les plus longues qui nous soit parvenues de l’événement — celles de Denys d’Halicarnasse et  de Tite-Live — qui sont exagérément romancées et allongées[3]. Chez l’historien grec, elle participe même de la construction de la légende des Manlii. Malgré tout, la présence d’un Pomponius à cette époque est tout à fait plausible et il nous semble que l’authenticité de ce tribun ne doit pas être mise en doute même s’il faut l’utiliser avec prudence.

Notes

[1] RE, XXI 2, 2327, n° 8 qui en fait un arrière-petit-fils de M. Pomponius, le tribun de 449.

[2] T. R. S. Broughton, MRR, 1, p. 118.

[3] Sur ces aspects du récit livien, voir St. P. Oakley, A Commentary on Livy, Books VI-X, 2, Books VII-VIII, Oxford : Clarendon Press, 1998, p. 83-84.