M. Menenius

RE, XV 1, 839, n° 8 (auteur : Fr. Münzer), BNP, 8, 683, n° 3 (auteur : Chr. Müller) et G. Niccolini, FTP, p. 44.

Source

Liv., 4, 53, 1-13.

Notice

M. Menenius fut tribun de la plèbe en 410. Il fut l’auteur d’un plébiscite agraire qu’il chercha à faire accepter en empêchant que le consul C. Valerius puisse accomplir le dilectus pour aller combattre les Volsques et les Èques (81). Les consuls essayèrent de retourner contre lui les autres tribuns et l’annonce de l’approche ennemie les décida finalement. Les neufs autres tribuns votèrent donc un décret (decreto interposito nouem tribuni sustulerunt certamen) par lequel ils appuyaient la levée[1]. Les troupes romaines gagnèrent la guerre mais le consul leur refusa le butin et le fit vendre aux enchères, estimant qu’une armée qui avait primitivement refusé de servir ne pouvait prétendre à un quelconque butin. Dès lors, Menenius devient très populaire et le Sénat décida d’organiser des élections consulaires, craignant qu’à des élections pour le tribunat militaire à pouvoirs consulaires, élections auxquelles Menenius ne manquerait pas de se présenter, il ne soit élu.

Ce récit fournit l’exemple typique d’un conflit entre patriciens et plébéiens et rappelle un exemple similaire que l’on trouve chez Denys d’Halicarnasse pour l’année 483 où, déjà, un consul de la gens Valeria et un tribun du nom de C. Maenius s’étaient opposés. Comme il s’agit toutefois d’une famille bien attestée, même à haute époque, il nous semble que ce tribun est historique, en dépit d’une réécriture de son action[2].

Notes

[1] Sur la possibilité de telles oppositions entre tribuns, cf. le volume publié, p. 242-243.

[2] Son historicité est acceptée par R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 614 et par P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 113 n. 6, même s’il semble se contredire avec ce qu’il dit p. 171, n. 1 et p. 175 où il remet en doute l’authenticité de ce tribunat.