M’. Marcius

RE, XIV 2, 1544-1545, n° 17 (auteur : Fr. Münzer) et pas d’article dans la BNP.

Source

Plin., nat., 18, 15.

Notice

M’. Marcius est un personnage mystérieux. Membre d’une très importante famille républicaine, il aurait été édile de la plèbe en 440 mais il n’est connu que par un passage de Pline l’Ancien qui en fait le premier à avoir abaissé le prix du blé pour le peuple à Rome. Malheureusement, le texte de Pline ne donne quasi pas d’éléments de datation et il est particulièrement difficile d’en proposer une. Cet événement est aussi commémoré par un denier du monétaire M. Marcius frappé à la fin du IIe siècle[1]. Pour résumer, deux positions se sont affrontées. La première ne tient pas véritablement compte de la suite du texte plinien et, en particulier, de la mention de l’affaire de Sp. Maelius. Ainsi, E. Babelon, H. A. Grueber, S. L. Cesano et E. A. Sydenham estiment qu’il faut abaisser très fortement la date de cette première distribution à bas prix. Ils font donc de M’. Marcius le père du monétaire et situent l’événement autour de 154[2]. à l’inverse, Mommsen retient la suite du texte et sa logique propre qui indique clairement une succession d’événements. Il en ressort que l’édilité plébéienne de M’. Marcius ne peut être postérieure à l’affaire de Sp. Maelius, c’est-à-dire 439. Broughton suit Mommsen sur ce point et place cette édilité vers 440[3]. Il nous semble que ce second point de vue est le plus convaincant parce qu’il respecte la logique du texte de Pline. Par ailleurs, la présence d’un Marcius à cette date peut tout à fait se concevoir. En revanche, la possibilité d’un tel abaissement du prix du blé est plus problématique et ne peut se comprendre que rapportée à l’ensemble des luttes concernant l’accès à la terre à cette époque.

Notes

[1] RRC, I, p. 277, n° 245.

[2] E. Babylon, Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine vulgairement appelées monnaies consulaires, Paris : Rollin et Feuardent, 1885-1886, 2, p. 184 ; H. A. Grueber, Coins of the Roman Republic in the British Museum, Londres : British Museum, 1910, 1, p. 149 et la n. 1 ; et S. L. Cesano, « I Fasti della Repubblica romana sulla moneta di Roma », dans Studi di Numismatica, 1, 2, 1942, p. 203. Voir également E. A. Sydenham, The coinage of the Roman Republic, édition revue par G. C. Haines, L. Forrer et C. A. Hersh, Londres : Spink, 1952, la note à Syd. 500 ; et H. Zehnacker, Moneta. Recherches sur l’organisation et l’art des émissions monétaires de la République romaine (289-31 avant J.-C.), Rome : EFR, 1973, p. 500 et p. 550 qui résume la discussion et que nous suivons ici.

[3] Th. Mommsen, Histoire de la monnaie romaine, Paris : Rollin et Feuardent, 1865-1875, 2, p. 327, n° 134 ; T. R. S. Broughton, MRR, 1, p. 55 et H. Zehnacker, Moneta. Recherches sur l’organisation et l’art des émissions monétaires de la République romaine (289-31 avant J.-C.), Rome : EFR, 1973, p. 550, avec la bibliographie.