L. Sextius Sex. F. N. n. Sextinus Lateranus

RE, II A 2, 2051, n° 36 (auteur : Fr. Münzer) et G. Niccolini, FTP, p. 56-61.

Sources

Ampel., 25, 4 ; App., BC, 1, 8-9 et 1, 18 ; Cassiod., Chron. ; Chronogr. a. 354 (AUC 388) ; Chr. Pasc. (AUC 388) ; Cic., leg. agr., 2, 21 ; Colum., 1, 3, 10-12 ; Pompon, 26 (= D., 1, 2, 2, 26) ; D.S., 15, 75, 1 et 15, 82, 1 ; D.C., 7, frgt 29, 1-4 Boissevain ; Fab. Pict., frgt 23 Chassignet (= frgt. 6 Lat. P1 et 2, frgt. 33 J et frgt. 25F1, apud Gell., 5, 4, 1-5) ; Fast. Hyd. (AUC 388) ; Flor., epit., 1, 17, 4 (= I, 26) ; Gell., 5, 4, 3 ; 6, 3, 37 ; 6, 3, 40 ; 17, 21, 27 et 20, 1, 23 ; Plut., Cam., 42 et TG, 8, 1-3 ; Schol. Cic. Ambros., p. 275 Stangl ; Liv., 6, 34, 5-11 ; 6, 35 ; 6, 36, 3 ; 6, 36, 7-12 ; 6, 37 ; 6, 38, 1-9 ; 6, 39 ; 6, 40, 6-11 ; 6, 40, 17-18 ; 6, 41, 2-3 ; 6, 41, 10-12 ; 6, 42, 1-3 ; 6, 42, 9-14 ; 7, 1, 1-2 et 10, 8, 7-8 ; Vell., 2, 6, 3 ; Vir. ill., 20, 1-4 et Zonar., 7, 24[1].

Notice

L. Sextius Sex. f. N. n. Sextinus Lateranus fut tribun de la plèbe de 377 à 367 en même temps que C. Licinius Stolo. La tradition sur son nom est unanime, Diodore de Sicile offrant une légère variant sur le cognomen, puisqu’il le nomme : Λέυκιος Σέξτιος Λατερίας. Là aussi, l’auteur le plus complet est bien évidemment Tite-Live mais il nous apprend moins de choses que pour son collègue. Si rien ne nous est dit d’éventuelles alliances matrimoniales, il est toutefois présenté par Tite-Live comme un « jeune homme plein d’activité et à l’avenir duquel rien ne manquait sinon une naissance patricienne »[2]. Il s’agit, par là, de le rattacher, tout comme C. Licinius, à cette élite plébéienne bien présente à Rome à cette date et qui luttait pour l’accès aux fonctions publiques les plus prestigieuses. Avec son collègue Stolo, il intervient dans le récit des historiens à un moment critique pour la plèbe qui voyait ses conditions de vie s’aggraver. Ils s’efforcèrent alors pendant un temps assez long de faire passer un certain nombre de réformes[3]. Finalement, leur combat aboutit avec le vote des plébiscites licinio-sextiens en 367. Il s’agit d’un ensemble de quatre plébiscites portant sur différents aspects : un plébiscite qui permettait l’accès des plébéiens au consulat et qui leur réservait un des deux postes à pourvoir ; un plébiscite agraire qui limitait la possession de l’ager publicus à 500 jugères ; un plébiscite sur les dettes et un plébiscite sur les décemvirs sacris faciundis.

Grâce à ces plébiscites, L. Sextius fut le premier plébéien à accéder au consulat en 366. Cela peut d’ailleurs paraître curieux car, de façon générale, il apparaît moins souvent que son collègue dans la présentation de ces événements et semble plus en retrait. C’est pourtant lui qui obtient cet important honneur. Cela s’explique sans doute par le prestige plus important attaché à la famille des Licinii et par le rôle non négligeable joué par Licinius Macer dans la fixation de certains récits annalistiques. On notera enfin qu’au moment de son accession au consulat, Tite-Live utilise pour le décrire une expression parfaitement anachronique mais révélatrice : celle d’homo nouus. Elle exprime de façon très précise ce que représentait ce changement dans l’esprit de Tite-Live et cela démontre que ce personnage est une des clefs qui permettent de comprendre la façon dont les historiens, et particulièrement Tite-Live, se sont représentés la naissance de la nobilitas.

Notes

[1] Voir également CIL, I2, p. 126 et InscrIt, XIII, 1, p. 32-33, p. 104 et p. 398-399.

[2] Liv., 6, 34, 11 : strenuo adulescente et cuius spei nihil praeter genus patricium deesset (trad. J. Bayet).

[3] Voir la notice de C. Licinius Stolo pour le détail de leur action.