L. Furius

RE, VII 1, 316, n° 15, (auteur : Fr. Münzer) ; pas d’article dans la BNP et G. Niccolini, FTP, p. 74.

Source

Liv., 9, 42, 3.

Notice

Nous ne possédons que très peu de renseignements sur ce personnage qui n’est mentionné que par Tite-Live. Selon lui, au moment où Ap. Claudius Caecus aurait brigué le consulat alors qu’il était encore censeur, ce tribun de la plèbe se serait opposé à cette candidature tant qu’Appius ne renonçait pas à la censure. Ap. Claudius fut bien élu consul pour l’année 307 et cessa d’être censeur mais nous ne pouvons savoir si cela est dû ou non à l’intervention de ce tribun. Au vu de la date du premier consulat d’Ap. Claudius, L. Furius a nécessairement dû être en fonction immédiatement auparavant, soit en 308, ce qui est la date retenue par Niccolini, et par Broughton après lui.

L’historicité de cet événement est problématique. Il semble en effet que la censure d’Ap. Claudius ait été prolongée bien au-delà de son terme habituel et donc jusqu’à son consulat, ce qui rend du même coup la confrontation possible. Pour autant la façon dont l’épisode est rapporté par Tite-Live — comme une sorte d’annexe au récit principal — semble indiquer qu’il ne se trouvait pas dans toutes ses sources. L’historien latin lui-même paraît émettre des réserves sur cette information. En outre, elle ne va pas sans rappeler l’opposition immédiatement précédente de P. Sempronius qui visait déjà à forcer Appius à démissionner. Enfin, la mention même d’un Furius plébéien à cette date est curieuse même si elle pourrait s’expliquer par le fait qu’il s’agisse d’un client des Furii patriciens lesquels, étant opposés à Ap. Claudius, auraient ainsi cherché à contrecarrer ses projets[1]. Les positions variées sur ce sujet indiquent bien qu’il est à peu près impossible de trouver dans les sources à notre disposition un élément positif permettant de trancher quant à l’historicité de ce tribun. De la sorte, et au vu de l’histoire de cette famille, il doit être considéré comme très suspect.

Notes

[1] Voir G. Niccolini, FTP, p. 74 ; A. Garzetti, « Appio Claudio Cieco nella storia politica del suo tempo », Athenaeum, 25, 1947, p. 195 ; T. R. S. Broughton, MRR, 1, p. 164 ; F. Càssola, I gruppi politici romani nel III secolo A. C., Trieste : Arti grafiche Smolars, 1962, p. 152 ; P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 170 ; E. Ferenczy, From the Patrician state to the Patricio-plebeian State, Budapest et Amsterdam : Akadémiai kiadó et A.M. Hakkert, 1976, p. 181-182 ; B. MacBain, « Appius Claudius Caecus and the Via Appia », CQ, 30, 1980, p. 370 et St. P. Oakley, A Commentary on Livy, Books VI-X, 3, Book IX, Oxford : Clarendon Press, 2005, p. 548 qui résume la discussion avec la bibliographie.