L. Atilius

RE, II 2, 2077, n° 12 (auteur : E. Klebs) ; BNP, 2, 287, n° I 3 (auteur : K.-L. Elvers) et G. Niccolini, FTP, p. 72-73.

Source

Liv., 9, 30, 3-4.

Notice

L. Atilius fut tribun de la plèbe en 311 dans un collège tribunitien dont seuls trois noms nous sont parvenus. Avec son collègue C. Marcius, il est à l’origine d’un plébiscite — accepté — qui confiait au peuple l’élection des tribuns militaires : le plebiscitum Atilium Marcium de tribunis militum a populo creandis (142). Cela correspondait à l’élection de six tribuns pour chacune des quatre légions, soit vingt-quatre au total[1]. Tite-Live précise que c’était la première fois que de tels commandements militaires étaient mis au vote populaire, ce qui est une contradiction puisqu’il avait déjà évoqué de telles élections pour l’année 362[2]. Il faut donc plutôt comprendre ce plébiscite à la fois comme un transfert du vote d’une assemblée à une autre — des comices centuriates aux comices tributes — et comme augmentant le nombre de tribuns militaires[3]. Comme le souligne M. Humm, ce plébiscite doit être considéré comme une très importante réforme militaire qui accompagna certainement la transformation et la modification de l’armée romaine vers sa nouvelle forme, celle de la légion manipulaire[4].

Nous ne savons malheureusement rien de plus sur ce personnage en tant que tel. Son existence à cette date est tout à fait probable. En effet, le premier consul portant ce gentilice apparaît dans les fastes capitolins pour l’année 335 et son historicité est certaine puisque ce consulat coïncide avec l’annexion de la Campanie[5]. La présence d’un Atilius à Rome à ce moment est donc possible. Par ailleurs, l’importance de la réforme à laquelle il est attaché nous incite à le considérer comme authentique.

Notes

[1] Sur le problème de la traduction du texte de Tite-Live, voir M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 278 et la n. 33, avec la bibliographie qui résume la discussion.

[2] Liv., 7, 5, 9.

[3] Cf. RE, XII 2, 2330-2331 à l’article « lex Atilia Marcia » (auteur : E. Weiss) ; G. Rotondi, LPPR, p. 234 ; G. Niccolini, FTP, p. 72-73 ; W. Kunkel et R. Wittmann, Staatsordnung und Staatspraxis der römischen Republik, 2 : Die Magistratur, Munich : C. H. Beck, 1995, p. 610 ; M. Elster, Die Gesetze der mittleren römischen Republik. Text und Kommentar, Darmstadt : Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2003, p. 89-91 n° 39 ; St. P. Oakley, A Commentary on Livy, Books VI-X, 3, Book IX, Oxford : Clarendon Press, 2005, p. 389-396 et M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 278-279.

[4] M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 279.

[5] J. Heurgon, Recherches sur l’histoire, la religion et la civilisation de Capoue préromaine des origines à la deuxième guerre punique, Rome : EFR, 1942, p. 285-291 et P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 109-111.