Icilius

Pas d’article dans la RE[1] ni dans la BNP ; G. Niccolini, FTP, p. 45.

Source

Liv., 4, 54, 4 à 4, 56, 3.

Notice

Icilius aurait été tribun de la plèbe en 409 en compagnie de L. Icilius et d’un autre Icilius. Nous ne savons rien de ce personnage hormis son cognomen et le fait qu’il fut tribun à cette date. À ce poste, il obtint avec ses collègues des avancées importantes concernant la parité entre patriciens et plébéiens. Sous leur pression, des plébéiens furent pour la première fois élus questeurs. Par la suite, ils s’opposèrent à un dilectus afin d’obtenir l’élection de tribuns militaires à pouvoirs consulaires au lieu de consuls. Ils parvinrent à faire céder les sénateurs en élaborant un compromis : il y aurait bien élection de tribuns militaires à pouvoirs consulaires, mais les tribuns de la plèbe en exercice ne pourraient s’y porter candidats ni prétendre exercer la tribunat de la plèbe l’année suivante. C’était donc une atteinte directe à leurs ambitions. Malgré cela, aucun plébéien ne fut élu tribun militaire à pouvoirs consulaires. La présence de trois Icilii dans le même collège tribunitien peut surprendre mais n’est nullement impossible. Le nom est bien attesté pour l’époque et il s’agit d’une famille puissante et très attachée à la défense des intérêts de la plèbe. De fait, dans la courte présentation qu’il en fait, Tite-Live s’étend de façon explicite sur cette appartenance familiale qui agit comme un facteur déterminant l’orientation générique de leur comportement. Or, ce type de conduite correspondant à une sorte de norme familiale n’est pas inconnu sous la République et cette mention livienne ne doit pas être retenue contre l’historicité de ces tribuns. Il faut les considérer comme authentiques[2].

Notes

[1] Sur cet Icilius et son homonyme, on se reportera à notre présentation de cette famille mais aussi à la notice de L. Icilius et à l’introduction générale sur les Icilii dans la RE, IX 1, 850-851 (auteur : Fr. Münzer). Sur les problèmes liés au nom des différents Icilii dans la tradition manuscrite, voir Th. Lanfranchi, « Le premier collège tribunicien dans les manuscrits de Denys d’Halicarnasse », RPh, 87/2, 2013, p. 99-120.

[2] R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 616 le reconnaît d’ailleurs.