Cn. Flavius

RE, VI 2, 2526-2528, n° 15 (auteur : Fr. Münzer) ; BNP, 5, 457, n° I 2 (auteur : T. Giaro) et G. Niccolini, FTP, p. 75-76.

Sources

Ann. Pont., frgt 28 Chassignet (= frgt 28 P1 et 2 = frgt 28 F1 et F2, apud Plin., nat., 33, 18) ; Calp. hist., frgt 30 Chassignet (= frgt 27 P1 et 2 = frgt 37 F = frgt 28 B, apud Gell., 7, 9, 1-6) ; Cic., Att., 6, 1, 8 ; Att., 6, 1, 18 ; Mur., 25 ; de orat., 1, 186 ; D.S., 20, 36, 6 ; Gell., 7, 9, 1-6 ; Macer hist., frgt 19 Chassignet (= frgt 18 P1 et 2 = frgt 22 W, apud Liv., 9, 46, 2-3) ; Liv., 9, 46 et perioch., 9, 8 ; Macr., sat., 1, 15, 9 ; Nepotian., 2, 5, 2 ; Ov., fast., 6, 663-666 ; Paris, 2, 5, 2 et 9, 3, 3 ; Pompon., 7 (= D., 1, 2, 2, 7) ; Plin., nat., 33, 17-19 ; Val. Max., 2, 5, 2 et 9, 3, 3.

Notice

Cn. Flavius aurait été tribun de la plèbe à une date inconnue mais sans doute vers 305. Il s’agit d’un personnage important dont l’historicité ne peut être mise en doute[1]. Par ses origines familiales il se rattache à une famille d’Italie méridionale aux origines sociales complexes. Licinius Macer précise ainsi qu’il était patre libertino humili fortune ortus, ce qui renvoie à la fois à son origine non romaine et semble indiquer qu’il était de condition sociale modeste. Un point put, par le passé, soulever quelques difficultés, à savoir l’hésitation quant à l’onomastique du père de Flavius : Cnaeus ou Annius. Dans la recension qu’il fit de la parution du premier volume des MRR, W. Seston rappelait cette hésitation des sources en soulignant qu’elle pourrait s’expliquer par l’existence de deux Cn. Flavius différents[2]. En réalité, seul Tite-Live en fait le fils d’un Cnaeus ce qui plaide en faveur de l’autre nom, d’autant que c’est celui qu’on trouve dans la source la plus ancienne (Pison). Une erreur dans la tradition manuscrite de Tite-Live, assez corrompue sur ce point[3], n’est pas impossible. Par ailleurs, tant Pline que Tite-Live (en citant Licinius Macer) font de ce Flavius un tribun de la plèbe, ce qui signifie que les deux traditions sur le nom du père font état à la fois de son action comme scribe puis édile et de son tribunat. C’est pourquoi nous pensons raisonnable de ne bien voir qu’un seul personnage dans ce Cn. Flavius, fils d’Annius.

Si Cn. Flavius est bien connu, c’est parce qu’il est lié au censeur Ap. Claudius Caecus. En effet, la plupart des sources existantes évoquent un lien entre Flavius et Ap. Claudius Caecus. Il semble avoir fait partie de son entourage[4]. De fait, Cn. Flavius nous apparaît d’abord comme ayant été scribe, voire, selon Pline et Sextus Pomponius, le scribe particulier d’Appius. Ces éléments convergents ne permettent toutefois pas de décrire avec précision la nature exacte des liens unissant Appius à Cn. Flavius.

Il est par ailleurs à peu près certain qu’il occupa d’autres fonctions avant son édilité dont la tradition en a gardé la trace de façon brouillée. Il aurait ainsi exercé deux triumvirats : le triumvirat nocturne et celui pour la création d’une colonie[5]. Cependant le caractère isolé de cette notation la rend peu fiable. Certaines sources font également de lui un tribun de la plèbe, précisément pour les années 305 et 304. En fait, seules trois sources nous donnent cette indication : Licinius Macer (dans un fragment conservé par Tite-Live), Pline l’Ancien et Sextus Pomponius. Nous ne savons rien de son action en tant que tribun. En effet, les nombreux événements rapportés à la figure de Cn. Flavius sont tous liés à son édilité curule. L’historicité de ce tribunat fait donc débat d’autant que sa datation est mal assurée. Niccolini a suggéré, à partir des données de la tradition, la répartition temporelle suivante de ces charges : les deux triumvirats en 307 et 306, puis un seul tribunat de la plèbe en 305 et enfin l’édilité immédiatement après[6]. Plus récemment, la tendance en est plutôt venue à douter de l’authenticité de ce tribunat[7]. Indéniablement, peu de sources mentionnent ce tribunat et Licinius Macer paraît avoir joué un rôle décisif dans la transmission de cette information. Il est ainsi possible que Pomponius tienne ses informations de Macer. Si c’était également le cas de Pline, cela rendrait ce témoignage peu crédible. Or, il est fort probable que Pline ne se soit pas servi que de Licinius Macer mais ait eu recours à une multiplicité de sources, dont Pison, ce dont témoigne le fait qu’il rapporte des épisodes non mentionnés par Macer comme la dédicace de la chapelle (avec des précisions topographiques qu’il est le seul à fournir) ou la déposition des anneaux et des phalères. Cela pourrait indiquer que la mention du tribunat viendrait d’au moins deux sources différentes, rendant impossible une invention de Licinius Macer[8]. Rien dans les sources ne permet donc d’écarter a priori le tribunat de Flavius[9].

Il entre véritablement dans nos sources avec son accession à l’édilité curule en 305 pour l’année 304[10], dont la mention remonte au moins à Pison. Cette élection fit scandale tant du fait de son statut de scribe que de ses origines et il dut abandonner cette fonction pour pouvoir devenir édile. Flavius fut élu en même temps qu’un autre individu, Q. Anicius de Préneste, lui aussi devenu récemment citoyen romain et de rang similaire. Nos sources nous précisent qu’ils furent préférés à deux descendants de consuls. Cette élection est révélatrice des modifications survenues à cette époque dans l’organisation des comices[11]. Elle renvoie au sens même de cette réorganisation et au rôle qu’y tint Ap. Claudius Caecus. Son édilité fut marquée par des épisodes significatifs des importants bouleversements affectant Rome à cette époque. Il s’agit d’anecdotes symboliques à l’image de celle des anneaux d’or et des phalères. Indignés par l’élection d’un simple scribe à l’édilité curule, les membres de la noblesse romaine déposèrent les anneaux et les phalères symboles de leur charge. De la même façon, peu de temps après sa prise de fonction, Cn. Flavius rendit visite à un collègue malade. Comme aucun des nobles présents ne voulut se lever, il fit apporter et déposer sa chaise curule dans le passage d’entrée et s’y installa. Tous, soit pour entrer, soit pour sortir, étaient ainsi obligés de le voir avec un des insignes de sa charge et de se lever pour passer. Ces événements ne sont pas seulement amusants. Ils traduisent, une fois encore, la profondeur des transformations dont cette élection fut la manifestation ainsi que les réticences de toute une partie de la noblesse patricio-plébéienne face aux mutations amorcées par Ap. Claudius Caecus[12]. Durant son édilité, Flavius se distingua aussi par trois actes majeurs. D’abord, la publication des fastes et des legis actiones, c’est-à-dire du calendrier et des formules sacramentelles permettant de mener une action en justice devant le préteur et jusque là jalousement conservées par la noblesse patricienne. Flavius aurait dérobé ces éléments au collège des pontifes, peut-être à l’initiative d’Ap. Claudius. À la lecture des sources, on constate qu’elles mettent toutes, à l’exception de Pline et Macrobe, ces deux éléments ensemble, comme s’il s’agissait d’une seule et même action. Si ces publications ne sont pas remises en question, l’historiographie moderne s’est en revanche interrogée sur leur contenu. Pour la publication du droit, il est acquis que Flavius a bien publié et explicité des formules conservées sous une forme abrégée ou cryptée, ce qui les rendait inaccessibles au commun des citoyens. Cet acte avait, dès lors, une incontestable portée politique[13]. La question de la publication des fastes est plus complexe et a été récemment revue par M. Humm. Il propose une convaincante réinterprétation des sources qui montre que le changement introduit par Flavius était plus profond que ce que l’on pensait jusque là. Rejetant l’idée d’une réforme décemvirale profonde du calendrier, il pense que c’est à Flavius que revint l’abandon du calendrier lunaire au profit d’un calendrier solaire. À partir de ce nouveau calendrier, il fixa le rythme nundinal qui devait scander désormais le temps civique ainsi que les jours fastes et néfastes. C’est bien en cela que la publication des legis actiones et celle du calendrier sont liées puisque la fixation de ces jours permettait à tout un chacun de savoir quand on pouvait se présenter au préteur sans avoir à en faire la demande aux pontifes[14].

Il dédia également une chapelle à la Concorde sur le comitium. Il se heurta pour cela à l’opposition du grand pontife Cornelius Barbatus. Cn. Flavius aurait financé la construction de cette chapelle par le produit des amendes infligées aux feneratores. Son emplacement exact est remarquable : sur la Graecostasis, à proximité de la statue de Pythagore[15]. Cela suggère de rapprocher cette « Concorde » de l’Homonoia grecque. Là encore, le dossier a été repris par M. Humm qui réunit ces divers éléments du contexte de la dédicace pour montrer combien ce rapprochement correspond à un geste politique qui devait en quelque clôturer le cycle de réforme engagé depuis la censure d’Ap. Claudius Caecus et, donc, appeler à la réconciliation et au consensus autour du nouveau système politique qui se mit alors en place[16]. Enfin, on peut se demander si Flavius n’est pas lié à la fuite des tibicines à Tibur. Le déroulement exact de cet épisode est mal connu mais il est certain que la suspension d’activité qui précipita leur départ fut liée à la censure d’Ap. Claudius[17]. Or, parmi nos sources, Ovide rapporte l’interdiction d’exercer et y ajoute qu’un édile avait réduit leur nombre à dix. Cet édile n’est pas nommé mais pourrait être Flavius.

Cn. Flavius fut un acteur majeur des réformes qui eurent lieu au tournant des IVe et IIIe siècles. Son parcours s’apparente ni plus ni moins à une sorte de cursus tout à fait révélateur et novateur. Ce cursus s’acheva avec son édilité curule, une des plus anciennes magistratures à avoir donné accès au Sénat et donc à permettre de se rapprocher de la nobilitas[18]. Il n’est d’ailleurs pas anodin que Pomponius en fasse un sénateur. Rappelons aussi l’hypothèse qui a voulu faire de Cn. Flavius un scriba pontificius et d’Ap. Claudius un pontife, faisant ainsi remonter leurs rapports au collège pontifical. Aussi séduisante soit-elle, une telle suggestion ne repose sur rien[19]. Achevons en rappelant qu’en commentant un fragment de Licinius Macer, Tite-Live décrit Cn. Flavius comme un callidus uir et facundus[20]. Il ferait ainsi partie de cette série de personnages remarqués dans les sources pour leur éloquence.

Notes

[1] Outre T. R. S. Broughton, MRR, 1, p. 168 ; St. P. Oakley, A Commentary on Livy, Books VI-X, 3, Book IX, Oxford : Clarendon Press, 2005, p. 600-607 fournit une présentation très complète des sources sur ce personnage. Plus généralement, une longue analyse de sa carrière se trouve dans St. P. Oakley, A Commentary on Livy, Books VI-X, 3, Book IX, Oxford : Clarendon Press, 2005, p. 600-645 et constitue le meilleur point de départ actuel à l’étude de ce personnage. On pourra y ajouter E. Pais, Ricerche sulla storia e sul diritto pubblico di Roma, Rome : P. Maglione & C. Strini, 1, 1915, p. 217-240 ; S. P. Thomas, « Hermeneutica », SO, 11, 1932, p. 100-105 ; G. Niccolini, FTP, p. 75-76 ; A. Momigliano, « Camillus and Concord », CQ, 1942, p. 111-120 (= Id., Secondo contributo alla storia degli studi classici, Rome : Edizioni di Storia e Letteratura, 1960, p. 89-104) ; Cl. Nicolet, « Appius Claudius et le double forum de Capoue », Latomus, 20/4, 1961, p. 683-720 ; Kr. Hanell, « Probleme der römischen Fasti » dans Les Origines de la République romaine, 13e entretiens sur l’Antiquité classique (Vandœuvres et Genève), Genève, 1967, p. 177-196 ; Th. Pekáry, « Das Weihedatum des kapitolinischen Iupitertempels und Plinius N.H. 33, 18 », MDAI(R), 76, 1969, p. 307-312 ; J. Vernacchia, « Gneo Flavio, appunti sulla dissacrazione del processo in età repubblicana », Archivi e Cultura, 4, 1970, p. 35-82 ; J. G. Wolf, « Die literarische Überlieferung der Publikation der Fasten und Legisaktionen durch Gnaeus Flavius », NAWG, 2, 1980, p. 3-29 ; R. A. Bauman, Lawyers in Roman Republican Politics. A Study of the Roman Jurists in their Political Setting (312-82 B.C.), Munich : C. H. Beck, 1983, p. 24-45 ; E. Pólay, « Das Jurisprudenzmonopol des Pontifikalkollegiums in Rom und seine Abschaffung », ACD, 19, 1983, p. 49-56 ; F. D’Ippolito, « Das ius Flauianum und die lex Ogulnia », ZRG, 102, 1985, p. 81-128 ; Id., « I giuristi e la politica », Labeo, 31, 1985, p. 324-333 ; Id., Giuristi e sapienti in Roma arcaica, Rome et Bari : Laterza, 1986 ; L. Loreto, « La censura di Appio Claudio, l’edilità di Cn. Flavio e la razionalizzazione delle strutture interne dello stato romano », A&R, 26, 1991, p. 181-203 ; J. Cels-Saint-Hilaire, La République des Tribus : du droit de vote et de ses enjeux aux débuts de la République Romaine (495-300 av. J.-C.), Toulouse : PUM, 1995, p. 251-289 ; J. Rüpke, Kalender und Öffentlichkeit. Die Geschichte der Repräsentation und religiösen Qualifikation von Zeit in Rom, Berlin et New York : de Gruyter, 1995, p. 245-274 ; M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 441-480 ; U. Walter, « Kalender, Fasten und Annalen. Die Ordnung der Erinnerung », dans E. Stein-Hölkeskamp et K.-J. Hölkeskamp, Erinnerungsorte der Antike. Die Römische Welt, Munich : C. H. Beck, 2006, p. 40-58 ; et Th. Lanfranchi, « À propos de la carrière de Cn. Flavius », MEFRA, 125/1, 2013, p. 175-197.

[2] W. Seston, « Bulletin critique », REL, 29, 1951, p. 434-436.

[3] St. P. Oakley, A Commentary on Livy, Books VI-X, 3, Book IX, Oxford : Clarendon Press, 2005, p. 604-605 fournit une courte analyse de la tradition manuscrite sur ce point.

[4] Voir J. Cels-Saint-Hilaire, La République des Tribus : du droit de vote et de ses enjeux aux débuts de la République Romaine (495-300 av. J.-C.), Toulouse : PUM, 1995, p. 267 et St. P. Oakley, A Commentary on Livy, Books VI-X, 3, Book IX, Oxford : Clarendon Press, 2005, p. 608-609. Ces questions ont été tout récemment reconsidérées par M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 41, p. 105 n. 16, p. 106 n. 19, et p. 441-444 avec la bibliographie.

[5] Tite-Live a trouvé cette information chez Licinius Macer : cf. Liv., 9, 46, 2-3. Selon M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 231 et St. P. Oakley, A Commentary on Livy, Books VI-X, 3, Book IX, Oxford : Clarendon Press, 2005, p. 603-606, Licinius Macer et Pison seraient les deux principales sources d’informations de Tite-Live sur ce personnage. En outre, Th. Mommsen, Le Droit public romain, traduit de l’allemand par P. F. Girard, Paris : E. Thorin, 1889-1896, (réimprimé par de Boccard à Paris en 1984-1985), 4, p. 301-302 ; G. Niccolini, FTP, p. 75-76 et T. R. S. Broughton, MRR, 1, p. 168 rappellent cependant que la fonction de triumuir nocturnus n’exista sans doute pas avant 289.

[6] G. Niccolini, FTP, p. 75-76.

[7] C’est notamment l’avis de J. Cels-Saint-Hilaire, La République des Tribus : du droit de vote et de ses enjeux aux débuts de la République Romaine (495-300 av. J.-C.), Toulouse : PUM, 1995, p. 265 avec des nuances ; ou celui plus catégorique de M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 443 même si ce dernier indique que seul Pomponius fournit cette indication alors que ce n’est pas le cas.

[8] Cf. l’édition du livre XXXIII par H. Zehnacker et notamment les p. 131-135 ; J. G. Wolf, « Die literarische Überlieferung der Publikation der Fasten und Legisaktionen durch Gnaeus Flavius », NAWG, 1980, 2, p. 3-29 ; G. Forsythe, The Historian L. Calpurnius Piso Frugi and the Roman Annalistic Tradition, Lanham (Md.) : University Press of America, 1994, p. 339-343 ; St. P. Oakley, A Commentary on Livy, Books VI-X, 3, Book IX, Oxford : Clarendon Press, 2005, p. 607 et en particulier la n. 2 pour un résumé de la discussion ; et M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 235 qui reconnaît pour l’épisode des anneaux d’or que Pline s’appuie un état de la tradition qu’il pense même antérieur à Pison. Sur les sources liviennes des épisodes consacrés à Cn. Flavius, voir aussi M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 91-94.

[9] Voir sur la carrière de Cn. Flavius, notre tentative de reconstruction dans Th. Lanfranchi, « À propos de la carrière de Cn. Flavius », MEFRA, 125/1, 2013, p. 175-197. Nous y reprenons l’analyse complète des sources sur la carrière de ce personnage pour essayer de montrer qu’il y a de bons arguments en faveur de l’exercice du tribunat de la plèbe par Cn. Flavius. T. J. Cornell (éd.), The Fragments of the Roman Historians, 3, Commentary, Oxford : OUP, 2013, p. 445-446 est plus critique quant au possible tribunat de Cn. Flavius. Nous n’avions pu consulter l’ouvrage, non publié lors de la préparation de notre article, mais il ne nous semble pas que soient ici avancés des arguments décisifs contre notre hypothèse.

[10] Notons que Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1974, p. 836 date cette édilité de 308 sans que l’on sache pourquoi.

[11] L. Loreto, « La censura di Appio Claudio, l’edilità di Cn. Flavio e la razionalizzazione delle strutture interne dello stato romano », A&R, 36, 1991, p. 181-203 et M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 124-125.

[12] Voir en dernier lieu M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 124-127.

[13] Ibid., p. 444-449 avec la bibliographie.

[14] Ibid., p. 449-480 avec la bibliographie.

[15] Sur ces statues, voir la notice de C. Marcius Rutilus Censorinus.

[16] Voir F. Coarelli, Il Foro romano, 2, Periodo repubblicano e Augusteo, Rome : Edizioni Quasar, 1985, 2, p. 87-91 et M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 584-588, p. 622-623, p. 649.

[17] Les sources sont : Liv., 9, 30, 5-10 ; Nepotian, 2, 5, 4 ; Ov., fast., 6, 650-671 ; Paris, 2, 5, 4 ; Plut., QR, 55 ; Val. Max., 2, 5, 4. Cf. M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 469-473.

[18] Cette idée a d’abord été soulevée par J. Cels-Saint-Hilaire, La République des Tribus : du droit de vote et de ses enjeux aux débuts de la République Romaine (495-300 av. J.-C.), Toulouse : PUM, 1995, p. 265.

[19] Cette hypothèse a été notamment avancée par W. Kunkel, Herkunft und soziale Stellung der römischen Juristen, Graz : Böhlau, 19672, p. 46, n. 85 ; F. Càssolà, I gruppi politici romani nel III secolo A. C., Trieste : Arti grafiche Smolars, 1962, p. 136, n. 35 ; F. D’Ippolito, Giuristi e sapienti in Roma arcaica, Rome et Bari : Laterza, 1986, p. 12, n. 2 ; L. Loreto, « La censura di Appio Claudio, l’edilità di Cn. Flavio e la razionalizzazione delle strutture interne dello stato romano », A&R, 36, 1991, p. 199 ; J. Rüpke, Kalender und Öffentlichkeit. Die Geschichte der Repräsentation und religiösen Qualifikation von Zeit in Rom, Berlin et New York : de Gruyter, 1995, p. 246-249. Résumé de la discussion dans M. Humm, Appius Claudius Caecus. La République accomplie, Rome : EFR, 2005, p. 443, n. 10.

[20] Macer hist., frgt 18 P.1 et 2 = frgt 22 W. Toutefois, ce fragment correspond chez Martine Chassignet au frgt 19 de Licinius Macer pour lequel elle retire le début de phrase consacré à l’éloquence de Cn. Flavius sans vraiment justifier son choix. Il s’agirait donc non d’un fragment de l’annaliste cité par Tite-Live mais bien d’une précision de Tite-Live. De fait, dans la plus récente édition de ce fragment (celle dirigée par T. J. Cornell), le passage attribué à Licinius Macer (en gras) exclut également la précision callidus uir et facundus qui a en réalité de bonnes chance d’être de Tite-Live. Voir T. J. Cornell (éd.), The Fragments of the Roman Historians, 2, Texts and Translation, Oxford : OUP, 2013, p. 692-693 (fragment 24).