C. Licinius

RE, XIII 1, 218, n° 11 (Fr. Münzer), pas d’article dans la BNP et G. Niccolini, FTP, p. 1-6.

Sources

D.H., 6, 89, 1 ; 6, 96, 2 et Liv., 2, 33, 1-3.

Notice

C. Licinius aurait été un des premiers tribuns de la plèbe élu en 493. Nous ne savons rien à son sujet hormis cela[1]. D’après Tite-Live, il aurait fait partie des deux premiers tribuns nommés (le verbe latin est bien creo) puis, avec son collègue — L. Albinius — ils se seraient adjoints par cooptation trois autres collègues dont les noms sont peu sûrs à l’exception de celui de Sicinius. Si Denys d’Halicarnasse le mentionne également, il n’en fait cependant pas un des premiers tribuns élus. Pour lui, les deux tribuns élus furent L. Iunius Brutus et Gaius Sicinius Vellutus. C. Licinius ne faisait partie que du second groupe. Ce personnage et sa place sont difficiles à appréhender mais il semble à peu près sûr que, dans l’esprit des auteurs anciens, quelle que fut la composition précise du premier collège tribunitien, il n’est pas possible qu’un Licinius n’en fît pas partie, avec éventuellement un autre Licinius. Cette conviction est la plus significative quant à la place des Licinii. En effet, cette famille joua un rôle important durant les deux premiers siècles de la République et est historiquement bien attestée. Ajoutons que, d’après Denys d’Halicarnasse, les tribuns de ce collège auraient poussé le peuple à participer au paiement des funérailles d’Agrippa Menenius. L’existence de ce tribun est en soi possible mais la croyance unanime des sources en son historicité reflète avant tout l’importance politique — indubitable cette fois — des Licinii au début de la République[2]. Le prestige de cette famille, l’importance qu’elle continua d’exercer jusqu’à la fin de la République et, évidemment, la figure de l’annaliste Licinius Macer, conduisent cependant à une certaine prudence.

Notes

[1] R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 311 et P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 192. Voir aussi sur les problèmes plus généraux de manuscrits posés par le premier collège tribunicien Th. Lanfranchi, « Le premier collège tribunicien dans les manuscrits de Denys d’Halicarnasse », RPh, 87/2, 2013, p. 99-120.

[2] Il faut noter que P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 190-192, estime que cette importance ne peut remonter avant 400. Il est suivi en cela par J.-Cl. Richard, Les Origines de la plèbe romaine : essai sur la formation du dualisme patricio-plébéien, Rome : EFR, 1978, p. 568-569 qui considère les trois premiers tribuns issus des Licinii comme fictifs.