A. Antistius

Pas d’articles dans la RE ; BNP, 1, 788, n° I 3 (auteur : K.-L. Elvers) et G. Niccolini, FTP, p. 41-42.

Source

Liv., 4, 44, 1-10.

Notice

A. Antistius aurait été tribun de la plèbe en 420. Il apparaît dans le récit de Tite-Live en période électorale. Il était en effet mécontent de l’échec des plébéiens tant aux élections pour le tribunat militaire à pouvoirs consulaires qu’aux élections pour la questure, pour lesquelles son propre fils se présentait. Il dénonça une fraude électorale et voulut en accuser A. Sempronius Atratinus, tribun militaire à pouvoirs consulaires en exercice. Ce dernier étant hors d’atteinte, A. Antistius se retourna contre son cousin, C. Sempronius (consul en 423) au motif d’une mauvaise campagne contre les Volsques. Ce dernier avait déjà fait l’objet d’une attaque en justice par un des tribuns de l’année 422 (L. Hortensius) mais s’en était sorti grâce au soutien de quatre collègues d’Hortensius. A. Antistius reprit les charges à l’encontre de Sempronius et mena l’accusation avec ses deux collègues connus : Sex. Pompilius et M. Canuleius. L’ancien consul fut condamné à 15 000 livres d’amende. Ces trois tribuns déposèrent ensuite au Sénat une motion sur le partage des terres, mesure qu’avait toujours combattue C. Sempronius.

Ce tribun est considéré comme fictif par P.-Ch. Ranouil qui estime inventé le procès auquel il est rattaché inventé[1]. L’existence de cette famille à cette époque est cependant bien attestée et tout à fait possible. À partir du moment où il n’y a pas de doublon entre les différents Antistii alto-républicains[2], la simple existence d’Antistii tribuns de la plèbe au Ier siècle ne nous paraît pas un critère suffisant pour éliminer les premiers. En outre, les procès tribunitiens ne furent pas purement inventés à partir de rien[3] et Ogilvie estime d’ailleurs historique la condamnation de C. Sempronius, même s’il relève de troublantes ressemblances entre les membres des collèges tribunitiens de 422 et de 420[4]. Il nous semble donc qu’il faille tenir ce tribun pour authentique ou, au moins, comme plausible.

Notes

[1] P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 198.

[2] G. Niccolini, FTP, p. 42 qui sépare bien ces deux personnages et qui indique qu’on ne peut les identifier l’un à l’autre. Voir également la notice de Ti. Antistius.

[3] Cf. volume I, chapitre IX.

[4] R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 600-601.