Villii

Les Villii sont une famille plébéienne à laquelle on a parfois attribué une origine étrusque, voire, selon certains, de Lanuvium[1]. Certes, existe en étrusque le théonyme vile, assez bien représenté (essentiellement sur des gemmes) et ce gentilice pourrait en être tiré mais ce n’est nullement certain[2]. L’épigraphie latine, rare et uniquement représentée par des inscriptions tardives apporte, de ce point de vue, bien peu de renseignements[3]. Enfin il en existe une attestation sous forme de prénom[4]. Sous la République, sont attestés :

  • Ap. Villius (1), tribun de la plèbe en 449 ;
  • P. Villius (3), triumvir nocturnus en 211 ;
  • L. Villius Tappulus (9), édile plébéien en 213, préteur en 199 ;
  • Ti. Villius (Tappulus) (11), père du (10) ;
  • P. Villius Tappulus (10), édile plébéien en 204, préteur en 203, propréteur en 202, décemvir agris assignandis en 201-200, consul en 199, proconsul en 198, légat lieutenant en 197, légat ambassadeur en 196-195 et en 193-192 ;
  • P. Villius, victime d’un prodige[5] ;
  • L. Villius Annalis (5), tribun de la plèbe en 180 et préteur pérégrin en 171[6] ;
  • C. Villius (2), partisan de Ti. Gracchus ;
  • L. Villius Annalis (6), père du (7) ;
  • L. Villius Annalis (7), sénateur et préteur vers 58[7] ;
  • Sex (Villius) Annalis (8), attesté au milieu du Ier siècle ;
  • Villius Annalis (4), fils du (7) et édile en 42.

Ce rapide excursus montre qu’à l’exception du tribun de 449, cette famille est surtout attestée à partir de la fin du IIIe siècle. On trouve encore des Villii sous l’Empire mais ils sont là aussi peu nombreux. La crédibilité du tribun de 449 est donc sujette à caution.

Notes

[1] W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 267 et p. 425 ; Epigrafia e ordine senatorio. Atti del Colloquio Internazionale AIEGL (Roma, 14-20 maggio 1981), Rome : Edizioni di storia e letteratura, 1982, 2, p. 57.

[2] Cf. H. Rix, ET, LL VII.5 ; Vs, 7.1 ; Fa S.2 ; AH S.7 ; Vs S.20 et S.24, OI S.27 et S.60.

[3] CIL, I2, 1181 (=  VI, 8377, Rome) et 1695, 2 (= X, 503, Lucanie mais de provenance imprécise).

[4] Imag. Ital., 3, p. 1350-1351 Laos 4.

[5] Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1966 et 1974, p. 1078.

[6] G. Niccolini, FTP, p. 120-122.

[7] Fr. Hinard, Les Proscriptions de la Rome républicaine, Rome : EFR, 1985, p. 545-548.