Trebonii

Les Trebonii sont une lignée plébéienne d’origine peut-être étrusque. En effet, le gentilice Trebonius se rattache certainement à un gentilice étrusque de forme Trepe/Trepi ou Trepania/Trepinal. Ce sont des noms bien attestés par l’épigraphie étrusque, particulièrement pour Clusium, mais seulement pour des périodes tardives, ce qui n’est guère probant[1]. Ils n’apparaissent pour des périodes plus anciennes que sous forme de prénoms, sur deux inscriptions fragmentaires[2]. Concernant l’épigraphie latine républicaine, elle est peu fournie et tardive[3]. De la sorte, si une origine étrusque a de bons arguments en sa faveur, elle ne peut dépasser le stade de l’hypothèse. Sous la République, sont attestés :

  • L. Trebonius Asper (9), tribun de la plèbe en 448 ;
  • Cn. Trebonius (8), tribun de la plèbe en 401 ;
  • M. Trebonius (10), tribun militaire à pouvoirs consulaires en 383 ;
  • P. Trebonius (11), tribun militaire à pouvoirs consulaires en 379 ;
  • T. ? Trebonius (13), légat lieutenant en 293 ;
  • P. Trebonius (12), soldat dans l’armée de Marius en 104 il tua C. Lusius qui voulait le forcer à céder à ses avances[4] ;
  • Trebonius (2), victime des proscriptions de 82[5] ;
  • Trebonius (5), chevalier romain, père du (6)[6] ;
  • Trebonius (6), questeur peut-être en 60, tribun de la plèbe en 55, légat lieutenant de 54 à 49, préteur urbain en 48, proconsul en 47-46, proconsul ou légat lieutenant en 46-45, consul suffect en 45 et proconsul en 44-43[7] ;
  • Trebonius (3), chevalier romain et negociator en 56[8] ;
  • Trebonius (7), préfet d’un uexillum ou d’une légion en 53[9] ;
  • Trebonius (1), mentionné par Horace pour l’année 50.

Cette famille se maintint tout au long de l’histoire de la République en ne dépassant jamais un niveau social modeste. Il lui fallut attendre l’extrême fin de la République pour voir un Trebonius accéder au consulat[10]. On en connaît des attestations sous l’Empire.

Notes

[1] H. Rix, ET, Ta 1.214, Vt 1.157 ; Cl 1.34, 1.1403, 1.1497, 1.1519, 1.2551, 1.2552, 1.2553 et 1.2554. Cf. RE, VI A 2, 2273 à l’article général sur les Trebonii et BNP, 14, 884. Sur l’origine étrusque du nom, voir également W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 246, p. 375 et p. 480 ; J. Suolahti, The Junior Officers of the Roman Army in the Republican Period. A study on Social Structure, Helsinki : Weilin & Göös, 1955, p. 392 ; Id., The Roman Censors. A Study on Social Structure, Helsinki : Weilin & Göös, 1963, p. 184-185 ; P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 189 et p. 196-197 ; R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 516 ; J. Hadas-Lebel, Le Bilinguisme étrusco-latin. Contribution à l’étude de la romanisation de l’étrurie, Louvain : Peeters, 2004, p. 355, p. 366, et p. 380 et M. Morandi Tarabella, Prosopographia Etrusca, I, Corpus, 1. Etruria meridionale, Rome : L’Erma di Bretschneider, 2004, p. 544.

[2] H. Rix, ET, Vc 2.43 et 2.44.

[3] CIL, I2, 1398 (= VI, 9933 = ILLRP, 816, Rome), 1399 (= VI, 9934 = ILLRP, 818, Rome) et 2027 (= XI, 2472, Clusium).

[4] Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1974, p. 1047-1048 qui différencie le chevalier du soldat de 104.

[5] Ibid., 2, p. 1048 et Fr. Hinard, Les Proscriptions de la Rome républicaine, Rome : EFR, 1985, p. 403.

[6] Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1974, p. 1046-1047.

[7] G. Niccolini, FTP, p. 309-310 et Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1974, p. 1047.

[8] É. Deniaux, Clientèles et pouvoir à l’époque de Cicéron, Rome : EFR, 1993, p. 564-566.

[9] Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1974, p. 1049.

[10] T. R. S. Broughton, MRR, 2, p. 627 et P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 251-252.