Tarpeii

Les Tarpeii sont une famille quasi inexistante sous la République. Le nom Tarpeius rappelle celui de la roche tarpéienne mais pourrait avoir une origine étrusque, si l’on considère qu’il dérive du lemme taripi[1]. Une autre origine, peut-être plus satisfaisante, serait la provenance sabine à partir de *tarpos[2]. Sous la République, ce nom n’est attesté que par une seule personne : Sp. Tarpeius Montanus Capitolinus (4). Ce personnage, visiblement patricien, n’est précédé que par les Tarpeii mentionnés dans les récits légendaires des origines de Rome et n’eut aucun descendant connu. Son nom ne paraît toutefois pas avoir été inventé puisque l’on connaît sous l’Empire un Tarpeius uir clarissimus — donc de l’ordre sénatorial — mentionné par Symmaque. L’existence de ces Tarpeii archaïques est ainsi reconnue par Ranouil qui classe la famille dans le patriciat et il nous semble qu’il faille le suivre[3].

Notes

[1] Cf. H. Rix, ET, AT 3.3. Voir les analyses de W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 373 et p. 561 ; P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 97 et p. 129 et R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 74-75 et p. 447.

[2] Voir J. Poucet,  Recherches sur la légende sabine des origines de Rome, Louvain et Kinshasa : Éditions de l’université de Louvain, 1967, p. 113-120 ; Id., « Les Sabins aux origines de Rome », ANRW, I, 1, p. 97-99 et A. Calderini, « I Sabini e Tarpeia », AFLPer (class.), 18, 1995-1997, p. 125-154.

[3] P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 118 et p. 128-129. P. Willems, Le Sénat de la République romaine, sa composition et ses attributions, Louvain et Paris : Peeters et A. Durand et Pedone-Lauriel, 1, 1878, p. 79 n. 5 rejetait déjà la non-historicité de ces familles précisément au motif qu’une interpolation n’aurait guère eut de sens.