Spurilii

Les Spurilii sont une lignée plébéienne dont le nom pourrait être un diminutif de l’étrusque Spuri ou Spurie, attesté par des inscriptions anciennes[1]. Il existe cependant aussi une possibilité de dérivation depuis l’osque Spuriis également attesté pour des inscriptions dont beaucoup sont cependant tardives[2]. Préciser leur origine est compliqué car cette famille n’est quasi pas attestée sous la République et aucune inscription latine ne les mentionne. Nous ne connaissons que :

  • Ti. Spurilius, tribun de la plèbe en 422 ;
  • Spuri(us ?) ou Spuri(llius ?) (voir Spurius 2), monétaire vers 135-127.

Comme le nom de ce dernier est peu sûr, il est même possible que le tribun soit l’unique Spurilius connu[3]. Notons alors qu’Ogilvie, dans son commentaire aux livres un à cinq de Tite-Live, a proposé de voir dans ce nom une déformation de Sp. Pullius, ce qui renforcerait les similitudes entre le collège tribunitien de 422 et celui de 420 et qui signifierait que la famille n’a jamais existé[4]. Toutefois, ce nom est bien attesté par des inscriptions impériales. Elles sont peu nombreuses mais permettent de supposer que cette famille exista réellement. Comme ces inscriptions se concentrent en particulier à Tarquinia et Ameria, il s’agissait peut-être de la région d’origine des Spurilii. Ces inscriptions étant cependant très tardives, il ne peut s’agir que d’une hypothèse[5].

Notes

[1] Cf. H. Rix, ET, Cr. 3.9, Vs 1.47, 1.73, 1.83, 1.122 ; Vt 1.55, Pe 1.399, 1.400, 1.401 et Fe 3.3. Voir E. Pais, Ricerche sulla storia e sul diritto pubblico di Roma, Rome : P. Maglione & C. Strini, 3, 1918, p. 194 ; W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 95 et p. 444 ; J. Reichmuth, Die lateinischen Gentilicia und ihre Beziehungen zu den römischen Individualnamen, Schwyz : Buchdruckerei Erwin Eberhard, 1956, p. 99 et p. 117 ; A. Carnoy, « Étymologie des noms romains d’origine étrusque », Ant. Class., 25, 1956, p. 403 ; R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 596 et O. Salomies, Die römischen Vornamen. Studien zur römischen Namengebung, Helsinki : Societas Scientiarum Fennica, 1987, p. 50-55, p. 157 et p. 160. En cas d’origine étrusque, ce nom pourrait peut-être aussi se rattacher à l’étrusque Spurina. Cf. là dessus M. Morandi Tarabella, Prosopographia Etrusca, I, Corpus, 1. Etruria meridionale, Rome : L’Erma di Bretschneider, 2004, p. 476-486.

[2] 500-450 : Imag. Ital., 2, p. 918 Salernum 1 (= H. Rix, ET, Cm 0.7). 425-400 : Imag. Ital., 2, p. 926 Picentia 2 (= H. Rix, ST, p. 119 Cm 37). 350-300 : Imag. Ital., 1, p. 600-601 Saticula 6 (= H. Rix, ST, p. 119 Cm 27). Inscriptions tardives : Imag. Ital., 2, p. 648-649 Pompei 20 (= H. Rix, ST, p. 104 Po 9) et Imag. Ital., 2, p. 621-622 Pompei 4 (= H. Rix, ST, p. 106 Po 36). Cf. BNP, 13, 769.

[3] Voir T. R. S. Brougthon, MRR, 2, p. 453 et RRC, I, p. 263 où M. Crawford ne tranche pas.

[4] Voir R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 601 et la notice de Sex. Pompilius.

[5] CIL, VI, 26 706 (= SupplIt Imagines, CIL VI, 1 Musei Capitoloni, 1769, Rome) et 33 651 (Rome) ; CIL, XI, 3487 (Tarquinia) ; 4527 (Ameria) ; 7501 et 7502 (Falerii Noui) ; AE, 1997, 487 et AE, 2000, 522 (Ameria).