Siccii

Il s’agit d’une gens patricienne qui disparut très tôt dans l’histoire de la République romaine et dont il n’y a pas d’attestation épigraphique avant l’Empire[1]. Son nom est rapproché de l’étrusque par Schulze[2] mais n’a pas été vraiment étudié. Vu l’ancienneté de la famille et sa très rapide disparition, une telle origine est possible mais nullement certaine. Toutefois, le cognomen Sabinus pourrait être un indicateur de l’origine ethnique des Siccii[3]. Rappelons aussi la confusion fréquente entre les Siccii patriciens et les Sicinii plébéiens. Un seul Siccius est attesté pour l’histoire de Rome : T. Siccius Sabinus (2), peut-être consul en 487 et peut-être légat lieutenant propréteur en 480-479[4]. En effet, Cn. Siccius (1), tribun de la plèbe en 470 est en fait très certainement un Cn. Sicinius, et de même L. Siccius Dentatus (3) appartenait en réalité sans doute à la famille des Sicinii. On les trouvera donc dans les notices qui suivent sous le nom de Sicinii et on se reportera également à la présentation de cette famille. Une telle disparition des Siccii est surprenante et une première hypothèse pourrait être un départ de Rome. Toutefois, le fait qu’on retrouve des Siccii à l’époque impériale contredit une telle supposition[5].

Notes

[1] Voir P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 90-91 et p. 188-189 et R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 382.

[2] Voir W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 231, p. 371, p. 424. Pour les Siccii impériaux, cf. CIL, IV, 3944, 3946 et 9860 (Pompéi) ; CIL, VI, 7162 (Rome) et 26 540 (= SupplIt Imagines, CIL, VI 1, Musei Capitolini, 579, Rome) ; CIL, VIII, 26 139 (Numiulis) ; CIL, IX, 5409 (Fermo) ; CIL, XI, 3254 (Sutrium) et 4367 (Ameria) et AE, 1975, 98.

[3] C. Ampolo, « I gruppi etnici in Roma arcaica: posizione del problema e fonti », dans Gli Etruschi e Roma. Atti dell’incontro di studio in onore di Massimo Pallottino, Roma, 11-13 dicembre 1979, Rome : G. Bretschneider, 1981, p. 59.

[4] Voir C. Ampolo, « Gli Aquilii del V secolo a.C. e il problema dei fasti consolari più antichi », PP, 30, 1975, p. 410-416 qui utilise des inscriptions étrusques pour confirmer l’authenticité des fastes pour l’année 487 et appelle Siccius T. Sicinius Sabinus. Voir aussi D. Briquel, « Tite-Live, II, 44-48 – Denys d’Halicarnasse, IX, 6-13 : essai d’analyse d’un récit de bataille », Latomus, 59, 4, 2000, p. 858-872.

[5] P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 189.