Pontificii

Cette famille se réduit à un unique personnage au nom fort curieux : Ti. Pontificius. Ce nom est un dérivé du latin pontifex ou pontificium[1]. Dans le premier cas, il renvoie tout simplement à la fonction de pontife. S’il doit être rapproché de pontificium, le nom prendrait alors plutôt une valeur renvoyant à l’idée de pouvoir, de faculté et donc, dans une certaine mesure, à la potestas. En effet, ce substantif renvoie au pouvoir souverain[2]. Le terme se trouve d’ailleurs déjà en usage avec ce sens-là chez Aulu-Gelle[3] et tout particulièrement ensuite dans la littérature chrétienne mais est plutôt d’époque impériale. Quel que soit le sens choisi, il reste étonnant et, eu égard à ce que nous savons de l’activité de ce tribun, il ne nous paraît pas judicieux de supposer un nom inventé à partir d’une étymologie qui serait porteuse d’une signification spéciale. En effet, ce tribun ne se distingue ni par une puissance particulière ni par des fonctions religieuses spécifiques. Il paraît plus logique de supposer que ce nom tombé en désuétude s’était transmis attaché aux souvenirs des luttes de la plèbe et qu’il a ainsi été réutilisé sans forcément que le tribun en question ait réellement existé. On notera cependant qu’il n’en existe aucune attestation épigraphique.

Notes

[1] W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 517 ; J. Reichmuth, Die lateinischen Gentilicia und ihre Beziehungen zu den römischen Individualnamen, Schwyz : Buchdruckerei Erwin Eberhard, 1956, p. 108 n. 5 et A. Ernout et A. Meillet, Dictionnaire étymologique de la langue latine : histoire des mots, Paris : Klincksieck, retirage de la 4e édition augmentée d’additions et de corrections nouvelles par J. André, 1994, p. 521.

[2] E. Löfstedt, « Some Changes of Sense in Late and Medieval Latin », Eranos, 44, 1946, p. 343-347 et Fr. Van Haeperen, Le Collège pontifical (3e s. a. C.-4e s. p. C.). Contribution à l’étude de la religion publique romaine, Bruxelles et Rome : Institut historique belge, 2002, p. 42.

[3] Gell., 1, 13, 3.