Numicii

Les Numicii sont une très ancienne lignée romaine, originellement patricienne. Elle appartenait au groupe des gentes minores et cette branche patricienne s’éteignit rapidement[1]. Le nom même de Numicius est d’origine latine : c’est le nom d’un fleuve du Latium[2]. En revanche, l’épigraphie républicaine ne fournit pas d’attestation de ce nom et on ne trouve que des Numisii[3]. On peut estimer qu’il s’agit d’une famille du Latium tôt émigrée à Rome, sans doute peu après les débuts de la République si on accepte l’authenticité du consul de 469. Il sont fort peu représentés sous la République puisque ne sont attestés que :

  • T. Numicius Priscus (4), consul en 469 ;
  • T. Numicius (3), tribun de la plèbe en 320 ;
  • C. Numicius (2), légionnaire en 280.

Seul le premier appartient à la stirps patricienne. On peut toutefois y ajouter un cas complexe. En effet, pour 379, Diodore de Sicile donne une liste de tribuns militaires à pouvoirs consulaires comprenant deux noms de plus que celle de Tite-Live[4]. On en a inféré qu’il pourrait s’agir d’un collège de censeurs. Or un de ces noms — C. Erenucius (Ἑρενούκιον) — ne convient pas et il a été proposé de l’émender en Minucius, Numicius voire Genucius[5]. Il pourrait donc y avoir un Numicius patricien supplémentaire. Cela ne modifie pas l’importance générale de cette famille qui semble bien avoir disparu très vite à l’époque médio-républicaine. Toutefois, elle ne disparut pas complètement puisqu’attestée par l’épigraphie l’existence d’un P. Numicius Pica Caesianus d’époque augustéenne[6].

Notes

[1] BNP, 9, 902 et P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 93-94, p. 118, p. 128-129.

[2] P. Willems, Le Sénat de la République romaine, sa composition et ses attributions, Louvain et Paris : Peeters et A. Durand et Pedone-Lauriel, 1, 1878, p. 81 ; W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 269 et p. 481 et P.-Ch. Ranouil, Recherches sur le patriciat (509-366 av. J.-C.), Paris : Les Belles Lettres, 1975, p. 94.

[3] CIL, I2, 1877 (= IX, 4339, Amiterne), 2114 (= XI, 5503, Assise), 2379 (Ostie) et 2436 (= XI, 7762 = ILS, 9231 = ILLRP, 290, Ager Capenate).

[4] D.S., 15, 51, 1 et Liv., 6, 30, 2.

[5] T. R. S. Broughton, MRR, 1, p. 106-107 qui préfère une modification en Minucius (ou Genucius) et J. Suolahti, The Roman Censors. A Study on Social Structure, Helsinki : Weilin & Göös, 1963, p. 184-185, p. 625 et p. 691.

[6] PIR, n. 203 et LTUR, 2, p. 146.