Metilii

Cette lignée plébéienne porte un nom peu évident. Il pourrait être étrusque — un dérivé de Metli ? — mais également latin — un dérivé de Mettius ? La provenance géographique est tout aussi complexe : étrusque ou latine. L’origine étrusque pourrait être Préneste d’après Ogilvie et l’on a effectivement trace d’une inscription mentionnant un Metilius sur ce site[1]. Cependant, la forme Metli est en réalité plutôt attestée en étrurie septentrionale et notamment à Tarquinia[2]. On connaît aussi des Metilii plus tardifs de Gabii[3]. Le dossier d’épigraphie latine apporte peu d’indications car il date essentiellement du Ier siècle[4]. En l’état actuel de la documentation, l’origine prénestine semble préférable. Il ne s’agit en tout cas ni d’une famille romaine ni d’une famille patricienne, en dépit d’une assertion de Denys d’Halicarnasse qui en fait une famille albaine intégrée au patriciat à l’époque royale[5]. Sous la République, les Metilii connus sont les suivants :

  • Metilius (7), tribun de la plèbe en 416 pour la troisième fois ;
  • Metilius (8), tribun de la plèbe en 401 ;
  • Metilius (1), qui donna son nom à deux lois de 220 ou de 217 et qui est peut-être identique au (9)[6] ;
  • Metilius (9), tribun de la plèbe en 217 et légat envoyé en 212[7] ;
  • Metilius (10), édile de Venusia en 34[8].

C’est donc très peu même si cette gens eut une postérité plus importante sous l’Empire avec un tribun de la plèbe encore sous Trajan[9]. Pour l’époque républicaine, de forts doutes subsistent quant à l’authenticité des deux tribuns du Ve siècle puisqu’il s’agit d’une famille attestée de façon historique seulement à partir du IIIe siècle. Cette datation irait plutôt dans le sens d’une origine latine avec intégration à Rome après 338.

Notes

[1] IIIe siècle : CIL, I2, 59 (= XIV, 2847/8).

[2] IIIe siècle : H. Rix, ET, Ta 1.16 et 1.167. Voir aussi H. Rix, ET, AT 1.203 mais l’inscription est tardive. Cf. BNP, 8, 807 ; Fr. Münzer, Römische Adelsparteien und Adelsfamilien, Stuttgart : J.-B. Metzler, 1920 (utilisé dans la traduction anglaise de Th. Ridley parue sous le titre Roman aristocratic Parties and Families, Baltimore : JHUP, 1999, p. 127, n. 102) ; J. Reichmuth, Die lateinischen Gentilicia und ihre Beziehungen zu den römischen Individualnamen, Schwyz : Buchdruckerei Erwin Eberhard, 1956, p. 111 et p. 117 (qui propose un dérivé du prénom Mettius) ; R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 606-607 et M. Morandi Tarabella, Prosopographia Etrusca, I, Corpus, 1. Etruria meridionale, Rome : L’Erma di Bretschneider, 2004, p. 312-313.

[3] Cf. Epigrafia e ordine senatorio. Atti del Colloquio Internazionale AIEGL (Roma, 14-20 maggio 1981), Rome : Edizioni di storia e letteratura, 1982, 2, p. 29 et p. 55.

[4] CIL, I2, 753 (= V, 4087 : ILLRP, 200, Sabbioneta), 2328 (= XI, 6700, 366, Arretium), 2536 (= ILLRP, 271 = AE, 1924, 102 = AE, 1997, 276, Anagni), 2686 (= ILLRP, 725, Minturne), 2691 (= ILLRP, 738 = AE, 1934, 254 = AE, 1936, 127 = AE, 1938, 142 = AE, 1944, 78 = AE, 1948, 82, Minturne), 2703 (= ILLRP, 743, Minturne).

[5] D.H., 3, 29, 7, qui confirme, au passage, son origine extra-romaine. Seul P. Willems, Le Sénat de la République romaine, sa composition et ses attributions, Louvain et Paris : Peeters et A. Durand et Pedone-Lauriel, 1, 1878, p. 85 et p. 716 accorde foi à ce témoignage esseulé.

[6] Voir sur cette loi G. Rotondi, LPPR, p. 251-252 et M. Elster, Die Gesetze der mittleren römischen Republik. Text und Kommentar, Darmstadt : Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2003, p. 199-204 n° 89 et 90.

[7] G. Niccolini, FTP, p. 90-91.

[8] CIL, I2, 1, p. 66 et InscrIt, XIII, 2, p. 60.

[9] G. Niccolini, FTP, p. 467.