Maenii

Ce lignage plébéien est d’origine difficilement déterminable, peut-être étrusque (à partir de munia) ou campanienne[1]. Il en existe peu d’attestations épigraphiques, toutes postérieures à la deuxième guerre punique[2]. Sans monnaie ni tradition spécifique sur leur origine, il est difficile d’en dire plus. L’on possède certes des attestations épigraphiques, plus tardives encore, en Ombrie, mais elles apportent peu[3]. Sous la République, sont attestés :

  • C. Maenius (8), tribun de la plèbe en 483 ;
  • C. Maenius (9), consul en 338, dictateur en 320, censeur en 318 et dictateur une seconde fois en 314 ;
  • un Maenius (1 et 2), porteur d’une lex Maenia et peut-être tribun de la plèbe en 279[4] ;
  • un Maenius (3), qui apparaît dans une inscription grecque datant de peu après la seconde guerre punique ;
  • T. Maenius (15), préteur urbain en 186, tribun militaire en 182-180 et légat envoyé en 180 ;
  • un Maenius (4), qui apparaît lors des lois somptuaires de la censure de Caton en 184 ;
  • C. Maenius (10), préteur en Sardaigne en 180 ;
  • Q. Maenius (14), préteur urbain ou pérégrin en 170 ;
  • P. Maenius (12), monétaire vers 150-146 ;
  • P. Maenius Antias (ou Antiaticus) (18), monétaire vers 119-110 ;
  • T. Maenius (16), peut-être questeur avant 73 ;
  • C. Maenius Gemellus (20), client de Cicéron et organisateur d’un banquet qui fit scandale en 60 en l’honneur de Metellus et de Scipion ;
  • Mae(nius ?) (voir 12), monétaire à une date ancienne[5] ;
  • un Maenius (5), auteur d’une lex Maenia[6] ;
  • un Maenius (6), duumvir de Volturnum[7] ;
  • un P. Maenius (13), connu pour sa sévérité mais de date inconnue et il pourrait être de la fin de la République comme du début de l’Empire.

Cette lignée moyennement représentée atteignit le sommet de la carrière des honneurs avec C. Maenius, le consul de 338 : au IVe siècle donc, ce qui plaide plutôt en faveur son ancienneté. Elle intégra alors la nobilitas. Suolahti propose de s’appuyer sur cette date pour démontrer que les Maenii faisaient partie des familles ayant des liens étroits avec les cités latines, ce qui expliquerait son ascension à ce moment précis[8]. L’hypothèse est possible, surtout pour une famille aux racines elles-mêmes extra-urbaines. Par la suite, elle se maintint tout au long de la République mais à un niveau modeste de responsabilité. À mesure que l’on se rapproche de l’époque impériale, les Maenii puissants se font de plus en plus rares et on en recense très peu sous l’Empire, signe d’une certaine décadence.

Notes

[1] BNP, 8, 118 ; W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 185-187 ; A. Carnoy, « Étymologie des noms romains d’origine étrusque », Ant. Class., 25, 1956, p. 398 ; J. Suolahti, The Junior Officers of the Roman Army in the Republican Period. A study on Social Structure, Helsinki : Weilin & Göös, 1955, p. 157, p. 165, p. 283-285 et p. 370 et Id., The Roman Censors. A Study on Social Structure, Helsinki : Weilin & Göös, 1963, p. 218, p. 526, p. 537 et p. 713.

[2] CIL, I2, 1608 (= X, 3727 = ILLRP, 694) et 2533 (= XIV, 3460 = ILS, 7952 = SupplIt Imagines, CIL XIV, Latium uetus praeter Ostiam, 818).

[3] Voir également Epigrafia e ordine senatorio. Atti del Colloquio Internazionale AIEGL (Roma, 14-20 maggio 1981), Rome : Edizioni di storia e letteratura, 1982, 2, p. 264-265.

[4] G. Niccolini, FTP, p. 84.

[5] T. R. S. Broughton, MRR, 2, p. 444.

[6] Sur les difficultés d’interprétation et de datation de cette loi, voir J.-P. Cèbe, Varron, Satires Ménipées. Édition, traduction et commentaire, 7, Rome, 1985, p. 1085-1121 et M. Elster, Die Gesetze der mittleren römischen Republik. Text und Kommentar, Darmstadt : Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2003, p. 183-184 n° 81.

[7] M. Cébeillac-Gervasoni, Les Magistrats des cités italiennes de la seconde guerre punique à Auguste. Le Latium et la Campanie, Rome : EFR, 1998, p. 78-79 et p. 85 n. 50.

[8] J. Suolahti, The Roman Censors. A Study on Social Structure, Helsinki : Weilin & Göös, 1963, p. 218.