Hortensii

Cette lignée plébéienne porte un nom d’origine italique, attesté aussi bien en Ombrie qu’en Campanie. Ce peut être un dérivé de hortus ou de toponymes comme Hortense ou Hortenses[1]. On le retrouve sur une inscription ombrienne d’environ 300 sous la forme Hurtentius[2]. L’épigraphie latine républicaine apporte peu car elle est rare et tardive[3]. Les Hortensii étaient sans doute originaires du Latium même — peut-être de Tibur[4] — et, pour l’époque républicaine sont attestés :

  • L. Hortensius (3), tribun de la plèbe en 422 ;
  • Q. Hortensius (7), dictateur en 287 ;
  • L. Hortensius (4), préfet de la flotte en 170 et légat ambassadeur en 155 ;
  • (Q.) Hortensius (5), légat lieutenant ou préfet en 120, peut-être préteur en Sicile en 111, peut-être consul en 108 ;
  • L. Hortensius (2), préteur en 111 et peut-être consul en 108 ;
  • Q. Hortensius Hortalus (13), tribun militaire vers 89, questeur vers 80, édile en 75, préteur de repetundis en 72, consul en 69 et augure avant 67-50, orateur célèbre[5] ;
  • L. Hortensius (6), préteur, légat lieutenant vers 87 ou 86-85 ;
  • un Hortensius (1) attesté dans la correspondance de Cicéron ;
  • Q. Hortensius Hortalus (8), fils du (13), sénateur avant 50, peut-être questeur en Asie en 51-50, légat lieutenant ou préfet de la marine en 49, préteur peut-être en 45, proconsul de Macédoine de 44 à 42, proscrit[6] ;
  • Hortensius Corbio (10), petit-fils de l’orateur Q. Hortensius et connu pour sa vie honteuse.
  • M. Hortensius Hortalus (12), petit-fils de l’orateur Q. Hortensius, qui a vécu à la fin de la République et au début de l’Empire.
  • une Hortensia (15), sœur de l’orateur Q. Hortensius.
  • une Hortensia (16), fille de l’orateur Q. Hortensius.

L’analyse de cette liste montre qu’après l’éventuel tribun de la plèbe en 422, il faut attendre Q. Hortensius, dictateur en 287, pour un nouveau Hortensius. L’arrivée à Rome de cette famille est donc difficilement datable. Ogilvie penche pour le IVe siècle voire même pour la fin du IVe siècle, ce qui rendrait l’existence du tribun de 422 difficile. Toutefois, le dictateur Q. Hortensius ne peut être le premier de sa famille car l’accès à un tel poste suppose qu’ils soient une implantation déjà solide[7]. Cela irait plutôt dans le sens d’une arrivée datant au moins du IVe siècle mais probablement pas plus tôt. Par la suite, les Hortensii se maintinrent à un certain niveau jusqu’à la fin de l’époque républicaine mais ne comptèrent jamais parmi les grandes familles romaines. Seuls les Hortensii Hortali furent importants. On trouve également des Hortensii sous l’Empire mais ils sont peu nombreux.

Notes

[1] BNP, 6, 514 ; W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 174-175 et p. 177 et R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 597.

[2] Imag. Ital., 1, p. 148-149, Ameria 1 (= H. Rix, ST, p. 64 Um 21 et Um 22).

[3] CIL, I2, 663 (= III, 713 = ILS, 4053 = ILLRP, 210, Samothrace) ; 904 (= ILLRP, 1019) ; 955 (= XI, 6673 = ILS, 8646 = ILLRP, 1154) et 1792 (= ILLRP, 94, Corfinium).

[4] J. Suolahti, The Junior Officers of the Roman Army in the Republican Period. A study on Social Structure, Helsinki : Weilin & Göös, 1955, p. 161, p. 285 et p. 364.

[5] J.-M. David, Le Patronat judiciaire au dernier siècle de la République romaine, Rome : EFR, 1992, p. 763-766.

[6] T. R. S. Broughton, MRR, 3, p. 103 et Fr. Hinard, Les Proscriptions de la Rome républicaine, Rome : EFR, 1985, p. 475-476.

[7] En ce sens, déjà, les remarques d’E. Pais, Ricerche sulla storia e sul diritto pubblico di Roma, Rome : P. Maglione & C. Strini, 3, 1918, p. 97.