Considii

Les Considii sont une lignée plébéienne probablement d’origine italienne qui s’effaça de l’histoire politique romaine au milieu de la République pour réapparaître ensuite, en particulier au Ier siècle. Il s’agit d’un nom italien dont il n’est pas possible de préciser la provenance. E. Pais propose une origine sabellienne en s’appuyant notamment sur une inscription de Peltuinum, d’époque impériale cependant[1]. De fait, l’épigraphie, exclusivement tardive et peu nombreuse, apporte peu d’enseignements[2]. Il s’agit d’une famille assez faiblement représentée puisque ne sont connus que :

  • Q. Considius (6), tribun de la plèbe en 476 ;
  • Q. Considius (voir 1 et 7), sénateur dans la première moitié du Ier siècle[3] ;
  • L. Considius (4), préteur de la colonie de Capoue installée par Brutus, proscrit en 82[4] ;
  • Q. Considius (7), sénateur et juge au procès d’Oppianicus en 74 ;
  • un Considius (1) présenté comme ami de L. Licinius Crassus ;
  • C. Considius Nonianus (12), monétaire vers 63 ;
  • C. Considius Longus (11), peut-être préteur vers 58 ou 52, peut-être promagistrat en Afrique en 51, légat lieutenant propréteur de 49 à 46 ;
  • P. Considius (5), centurion de César en 58[5] ;
  • M. Considius Nonianus (13), peut-être préteur vers 54 ou 50, propréteur assigné à la Gaule cisalpine servant en Campanie en 49 ;
  • Considius (2), quaesitor en 52[6] ;
  • C. Considius Paetus (14), monétaire vers 45.
  • Q. Considius Gallus (10)[7].

Notons donc qu’à l’exception du tribun de 476, les membres de cette famille ne sont attestés que pour le Ier siècle, période durant laquelle ils semblent en outre avoir eu des liens importants avec l’Afrique. Cela laisse planer de forts doutes sur l’authenticité des plus anciens Considii.

Notes

[1] Voir sur ce nom E. Babelon, Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine vulgairement appelées monnaies consulaires, Paris : Rollin et Feuardent, 1885-1886, I, p. 375 ; W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 158, p. 427, p. 456 et p. 468, E. Pais, Ricerche sulla storia e sul diritto pubblico di Roma, Rome : P. Maglione & C. Strini, 3, 1918, p. 67 et R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 368-369.

[2] CIL, I2, 780 (Kourba) évoquant C. Considius Longus (11) et 1999 (Clusium).

[3] Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1974, p. 848-849.

[4] Cic., leg. agr., 2, 92 et Fr. Hinard, Les Proscriptions de la Rome républicaine, Rome : EFR, 1985, p. 342-343.

[5] Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1974, p. 847.

[6] T. R. S. Broughton, MRR, 3, p. 61 sur sa possible identification avec C. Considius Longus (11) ou M. Considius Nonianus (13).

[7] Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1974, p. 850 et É. Deniaux, Clientèles et pouvoir à l’époque de Cicéron, Rome : EFR, 1993, p. 482-484.