Canuleii

Les Canuleii sont une lignée plébéienne d’origine probablement étrusque. On trouve ainsi un Canulis mentionné sur la tuile de Capoue (IVe siècle)[1] et des Canuleii sur des vases de Calès du IIIe siècle[2]. Toutefois, puisque Calès devint colonie romaine dès 334, ces mentions ont une valeur bien moins probante. Nous avons également la trace de Canuleii à Volsinii sur des inscriptions latines tardives[3]. Comme cette famille est attestée par des inscriptions latines tardo-républicaines en Campanie, une origine étrusque méridionale pourrait être privilégiée. Il s’agit en outre d’une gens vraisemblablement ancienne. Si l’on excepte une Canuleia, vestale au temps du roi Numa Pompilius et qui a toute les chances d’être une figure légendaire[4], le premier Canuleius connu est précisément C. Canuleius (2), tribun de la plèbe en 445. Les autres Canuleii connus pour l’époque républicaine sont peu nombreux :

  • M. Canuleius (9), tribun de la plèbe en 420 ;
  • L. Canuleius Dives (12, voir 6), légat ambassadeur en 174-173, préteur en Espagne en 171, promagistrat (peut-être proconsul) toujours en Espagne en 170, et légat ambassadeur en 163 ;
  • L. Canuleius (5), fabriquant de vase de Calès[5] ;
  • C. Canuleius (3), tribun de la plèbe en 98 ;
  • M. Canuleius (10), qui apparaît dans un procès mentionné par Cicéron[6] ;
  • L. Canuleius (7), employé au port de Syracuse du temps de Verrès[7] ;
  • L. Canuleius (8), légat lieutenant en 48.
  • C. Canuleius de Capoue (4), qui a servi dans la 7e légion de César ;
  • Q. Canuleius de Capoue (11), frère du précédent et ayant servi lui aussi dans la 7e légion de César.

La lignée demeura donc vivante tout au long de l’histoire de la République avec une éclipse politique aux IVe et IIIe siècles et sans toutefois jamais être parvenue à véritablement se hisser dans la hiérarchie des honneurs[8]. Elle semble disparaître sous l’Empire.

Notes

[1] Cf. H. Rix, ET, TC 18. Ce nom réapparaît peut-être une deuxième fois dans le document, à la ligne 62. Cf. M. Cristofani, Tabula Capuana. Un calendario festivo di età arcaica, Florence : Leo Olschki, 1995, p. 56-57.

[2] R. Pagenstecher, Die calenische Reliefkeramik, Berlin, G. Reimer, 1909, p. 82 n° 128a et p. 83 n° 129 ; CIL, I2, 792 (= X, 3886 = ILS, 2225 = ILLRP, 497, Capoue). Une forme « Canoleios » plus ancienne est aussi attestée : CIL, I2, 406a à k et add. p. 721 (= X, 8054, 2a à h = ILS, 8565 = ILLRP, 1209 et 1210, Calès) ; 407 (= X, 8054, 3 = XI, 6703, 2, Calès) ; 408 (= X, 8054, 2h = XI, 6703, 1e, Calès) et 2489 (= ILLRP, 1220, Capoue). Voir également M. T. Falconi Amorelli, « Patera mesomphalica fittile proveniente da Vulci firmata da L. Canoleio Caleno », Arch. Class., 17, 1965, p. 130-132.

[3] W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 152 n. 4, p. 352 et p. 458 qui fournit la référence aux inscriptions de Volsinii : CIL, XI, 2710, 2748, 2749 et 2750 ; et R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 529.

[4] P. Willems, Le Sénat de la République romaine, sa composition et ses attributions, Louvain et Paris : Peeters et A. Durand et Pedone-Lauriel, 1, 1878, p. 84 et p. 716 se fondait sur elle pour affirmer, à tort, l’origine patricienne de la famille.

[5] Il est possible que plusieurs familles de cette ville aient porté ce nom, voir Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1974, p. 826.

[6] Cic., Brut., 317.

[7] Cic., 2 Verr., 2, 171, 176, 182-183 et Cl. Nicolet, L’Ordre équestre à l’époque Républicaine (312-43 avant J.-C.), 2, Prosopographie des chevaliers romains, Paris : De Boccard, 1974, p. 825-826.

[8] T. R. S. Broughton, MRR, 2, p. 542 et R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 529.