Caluii

Cette lignée plébéienne est fort peu attestée sous la République et sous l’Empire. Le nom en tant que tel pourrait être d’origine étrusque, en étant une déformation à partir de cale et caluus[1] mais la BNP se prononce pour une origine romaine[2]. Cette famille est sans doute originaire du Latium, peut-être de Cora ou de Signia où certains Caluii exercèrent à la fin de la République des fonctions locales[3]. D’un point de vue épigraphique, les seules attestations sont bien postérieures à la deuxième guerre punique mais vont dans ce sens-là[4]. Fort peu de Caluii sont connus :

  • C. Calvius Cicero (2), tribun de la plèbe en 454 ;
  • C. Calvius, censeur à Cora avant la guerre sociale[5] ;
  • Calvius, préteur à Cora avant la guerre sociale[6] ;
  • Calvius, préteur à Cora avant la guerre sociale[7] ;
  • M. Calvius, magistrat à Cora[8] ;
  • M. Calvius (1), marchand de Délos en 74.

C’est tout pour la République. Il en existe des attestations plus nombreuses sous l’Empire, par exemple en Gaule. La faible présence de cette famille dans l’histoire républicaine et le cognomen du tribun de 454 amène à douter de son authenticité et à faire des Caluii archaïques des inventions de l’annalistique.

Notes

[1] W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 139 ; J. Reichmuth, Die lateinischen Gentilicia und ihre Beziehungen zu den römischen Individualnamen, Schwyz : Buchdruckerei Erwin Eberhard, 1956, p. 105 ; H. Rix, Das Etruskische Cognomen. Untersuchungen zu System, Morphologie und Verwendung der Personennamen auf den jüngeren Inschriften Nordetruriens, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1963, p. 62 et p. 227-228 ; R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 448 ; G. Breyer, Etruskisches Sprachgut im Lateinischen unter Ausschluss des spezifisch onomastischen Bereiches, Louvain : Departement Oriëntalistiek, 1993, p. 511 et J. Hadas-Lebel, Le Bilinguisme étrusco-latin. Contribution à l’étude de la romanisation de l’étrurie, Louvain : Peeters, 2004, p. 211-212.

[2] BNP, 2, 1007 ; c’était déjà l’avis de P. Willems, Le Sénat de la République romaine, sa composition et ses attributions, Louvain et Paris : Peeters et A. Durand et Pedone-Lauriel, 1, 1878, p. 87 et dans l’index.

[3] M. Cébeillac-Gervasoni, « Les travaux publics à la fin de la République, dans le Latium et la Campanie du Nord : la place de la classe dirigeante et des familles de notables », CCGG, 2, 1991, p. 198-199 et Ead., Les Magistrats des cités italiennes de la seconde guerre punique à Auguste. Le Latium et la Campanie, Rome : EFR, 1998, p. 242.

[4] CIL, I2, 1255 (= VI, 10325, Rome) ; 1268 (= VI, 9974= ILS, 7574 = ILLRP, 822, Rome) ; 1269 (= VI, 14286, Rome) ; 1506 (= X, 6505 = ILS, 3386 = ILLRP, 60, Cora) ; 1507 (= X, 6506, Cora) et 1509 (= X, 6509 = ILS, 3708 = ILLRP, 111, Cora). Cf. aussi Epigrafia e ordine senatorio. Atti del Colloquio Internazionale AIEGL (Roma, 14-20 maggio 1981), Rome : Edizioni di storia e letteratura, 2, 1982, p. 26 et p. 53.

[5] M. Cébeillac-Gervasoni, Les Magistrats des cités italiennes de la seconde guerre punique à Auguste. Le Latium et la Campanie, Rome : EFR, 1998, p. 66-67.

[6] Ibid., p. 68-69.

[7] Ibid., p. 68-69.

[8] Ibid., p. 82, n. 38.