Asellii

Cette famille porte un nom — diminutif d’Asinius — qui signale une origine osque ou sabine. W. Schulze rappelle qu’il est particulièrement fréquent chez les Marrucins, possible tribu d’origine des Asinii[1]. L’on possède par ailleurs des inscriptions de datation inconnue mentionnant des Asinii dans le Samnium et en Campanie[2], ainsi qu’une autre datant d’environ 300 et provenant de Lucanie[3]. Comme le propose Ogilvie, cette famille pourrait être arrivée assez tôt à Rome, par exemple en même temps que les Claudii ou même auparavant[4]. Elle se maintint ensuite tout au long de l’histoire de la République mais à un niveau assez bas de l’échelle politique et elle est fort peu représentée, y compris par l’épigraphie. En effet, ne sont connus sous la République que :

  • M. Asellius, tribun de la plèbe en 422 ;
  • Peut-être un M. Asellius sénateur en 44[5] ;
  • L. Asellius, préteur en 33 ;
  • Asellius, préteur suffect en 33 et fils du précédent.

Un important fossé chronologique existe donc entre le tribun de 422 et les Asellii du Ier siècle. De façon générale, ce lignage conserva une importance modeste — ne dépassant pas la préture — et l’on peine à comprendre les motifs d’une insertion frauduleuse dans les fastes. Les hypothèses d’une longue éclipse politique ou, mieux encore, celle de deux branches différentes paraissent préférables.

Notes

[1] W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, Zürich et Hildesheim : Weidmannsche Buchhandlung, 1904, p. 129 et p. 440 et M. Lejeune, L’Anthroponymie osque, Paris : Les Belles Lettres, 1976, p. 108 et p. 141 avec Asillius.

[2] Imag. Ital., 2, p. 760-761 Pompei 95 (= H. Rix, ST, p. 110, Po 86) et Imag. Ital., 2, p. 1036 Bovianum 40 (= H. Rix, ST, p. 85, Sa 20).

[3] Imag. Ital., 3, p. 1350-1351 Laos 4 (l’idiome est osque mais écrit en grec).

[4] R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy : Books 1-5, Oxford : Clarendon Press, 1984, p. 596.

[5] T. R. S. Broughton, MRR, 3, p. 26.