L. Ap(p)uleius

RE, II 1, 258, n° 10 (auteur : E. Klebs) ; BNP, 1, 903, n° I 3 (auteur : K.-L. Elvers) et G. Niccolini, FTP, p. 50-51.

Sources

App., Ital., 8, 2 ; Cic., dom., 86 ; D.C., 6, frgt 24, 4 Boissevain ; D.S., 14, 117, 6 ; D.H., 13, 5, 1 ; Eutr., 1, 20, 2 ; Flor., epit., 1, 17, 4 (ou 1, 22, 4) ; Liv., 5, 32, 8 et perioch., 5 ; Paris, 5, 3, 2a ; Plin., nat., 34, 13 (citant le questeur Sp. Carvilius) ; Plut., Cam., 11 ; 12-13 et Fort. Rom., 12, lignes 324 E-F ; Val. Max., 5, 3, 2a ; Vir. ill., 23 et Zonar., 7, 22.

Notice

L. Ap(p)uleius aurait été tribun de la plèbe en 391 et fut l’accusateur principal de M. Furius Camillus à qui il reprochait un mauvais partage du butin glané à Véies. Ce dernier préféra s’exiler et fut condamné par défaut à 15 000 as lourds d’amende. Si nous ne savons pas grand-chose de plus de ce tribun, il faut noter cependant que l’auteur inconnu de la Vie des hommes illustres de Rome lui donne le cognomen de Saturninus qu’aucune autre source ne lui attribue. En revanche, ce patronyme de Saturninus est celui d’un autre tribun de la plèbe au nom identique et bien attesté par différentes sources, dont cette même Vie des hommes illustres[1]. Or ce personnage, tribun de la plèbe en 103 et en 100, est particulièrement intéressant car il est à l’origine d’une loi agraire, d’une loi de colonisation de vétérans et sans doute d’un plébiscite visant à envoyer Cn. Mallius en exil[2]. La similitude de ce dernier point avec l’action de L. Ap(p)uleius en 391 est remarquable et explique sans aucun doute l’ajout du surnom. Il est donc certain que le tribun qui attaqua Camille en justice, s’il a bien existé, s’appelait simplement L. Ap(p)uleius. Faut-il en déduire que son historicité doit également être mise en doute ? E. Pais le pensait dans un premier temps puis était revenu sur son opinion[3]. C’est en effet délicat car les faits et l’action des tribuns — en particulier ceux d’Ap(p)uleius — sont bien attestés par un grand nombre de sources. Toutefois, la mémoire d’Ap(p)uleius Saturninus a sans aucun doute joué et s’est reportée sur le tribun de 391, ce qui doit inciter à la plus grande vigilance.

Notes

[1] Vir. ill., 73, 1-5.

[2] Sur ce tribun, cf. la notice de présentation de la famille des Appuleii.

[3] E. Pais, Ricerche sulla storia e sul diritto pubblico di Roma, Rome : P. Maglione & C. Strini, 3, 1918, p. 30-31.